Fin de la présence militaire française au Niger : ce qu’il faut savoir de cette annonce de Macron

Fin de la présence militaire française au Niger : ce qu’il faut savoir de cette annonce de Macron

Le président français a annoncé ce dimanche 24 septembre 2023 la fin de la présence militaire française au Niger « d’ici à la fin de l’année ». Une annonce qui doit conduire au rapatriement de 1 500 soldats déployés sur les bases françaises au Niger, et rapprocher un peu plus la France de la fin de son engagement contre le terrorisme au Sahel. Voici ce qu’il faut savoir sur cette annonce.

Des soldats français du 2e Régiment Étranger de Parachutistes (2eREP) et des soldats nigériens se préparent à une mission sur la base aérienne française BAP, à Niamey, le 14 mai 2023.
Des soldats français du 2e Régiment Étranger de Parachutistes (2eREP) et des soldats nigériens se préparent à une mission sur la base aérienne française BAP, à Niamey, le 14 mai 2023. | ALAIN JOCARD / AFP

Voici ce qu’il faut comprendre des annonces d’Emmanuel Macron concernant le départ de la présence française du Niger.

1 500 militaires à rapatrier

Après avoir annoncé que la France allait rapatrier son ambassadeur au Niger, Sylvain Itté, retenu à Niamey, Emmanuel Macron a annoncé le départ des troupes françaises du Niger « d’ici à la fin de l’année ».

« Nous mettrons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme », a annoncé le président.

Cette annonce devrait donc engendrer le retour de tous les militaires stationnés au Niger, environ 1 500.

Trois bases françaises au Niger

Ils seraient aujourd’hui environ 1 500 soldats, principalement sur la base aérienne projetée située près de l’aéroport de Niamey. D’autres étaient déployés sur des bases à Ouallam, au nord de la capitale Niamey, et Ayorou, à la frontière du Mali.

Comme l’indique le site de la BBC, la base de Niamey, située sur le site de l’aéroport international Hamani Diori, servait de base de départ pour les drones Reaper qui effectuent des missions de renseignement et de reconnaissance dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.

Après le coup d’État du 26 juillet dernier, qui a vu la junte prendre le pouvoir et une hausse des tensions entre le Niger et la France, les soldats étaient confinés dans leurs bases, où les conditions se font de plus en plus précaires.

La fin de dix ans d’opération militaire antiterroriste au Sahel

L’annonce du départ français du Niger n’est pas vraiment une surprise. Après leur coup d’État du 26 juillet, les putschistes avaient rompu les accords de coopération militaire qui liaient jusqu’ici Paris à Niamey et avaient donné un mois à la France pour se retirer militairement et diplomatiquement du territoire nigérien.

Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l’Institut français de relations internationales (Ifri), interrogé dans nos colonnes au début du mois de septembre, affirmait que le départ des troupes françaises signerait « la fin de la guerre de la France contre le djihadisme au Sahel ».

L’engagement militaire français au Sahel contre le djihadisme avait commencé en 2013, « avec l’opération Serval », précisait Thierry Vircoulon. Le départ met donc fin à dix ans d’opération contre le terrorisme au Sahel.

Après le Mali et la Burkina Faso, la France voit donc son engagement en Afrique être stoppé dans un troisième pays parmi ceux « qui constituaient le champ de bataille de la lutte contre le djihadisme au Sahel ».

Dans la région, la France disposerait alors uniquement d’une présence au Tchad. Aucun redéploiement de forces françaises vers ce pays n’a pour l’instant été annoncé. Pour Thierry Vircoulon, les troupes « vont très probablement rentrer en France ».

L’ambassadeur également rapatrié

Il « fait partie du package » déclarait encore Thierry Vircoulon dans nos colonnes le 6 septembre. Sylvain Itté, ambassadeur de la France au Niger, était, selon Emmanuel Macron « retenu en otage » à l’ambassade à Niamey.

Après la hausse des tensions diplomatiques entre le Niger et la France, successive au coup d’État, et à des manifestations « anti-France » devant l’ambassade à Niamey, les putschistes avaient annoncé, le vendredi 25 août 2023, l’expulsion de l’ambassadeur de France au Niger. La France avait considéré que les « putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues », à savoir le gouvernement renversé de Mohamed Bazoum, considéré comme légitime par Paris.

Ce dimanche, le président Emmanuel Macron a confirmé que l’ambassadeur français au Niger serait bien rapatrié.