Forces spéciales : L’escadron 3/61 « Poitou » continue de moderniser ses (vieux) avions Transall
Le nombre d’avions de transport Transall C-160 en service au sein de l’armée de l’Air ne cesse de se réduire progressivement [il n’en restait plus que 18 au 1er juillet 2018, ndlr]. Pour autant, l’Escadron de Transport 3/61 « Poitou », qui relève du Commandement des opérations spéciales [COS] continue de développer de nouvelles capacités pour les appareils qu’il met encore en oeuvre.
Ainsi, après le salon des Forces spéciales [SOFINS], organisé la semaine passée par le Cercle de l’Arbalète, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a diffusé une vidéo via sa page Facebook au sujet des innovations présentées à cette occasion par les Forces spéciales Air.
Évoquée dans un rapport du Sénat publié en 2014 et figurant parmi les priorités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2014-19, la capacité C3ISTAR [Command, Control, Communication Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance] fait désormais partie de la « panoplie » des Transall du « Poitou ».
Pour rappel la capacité C3ISTAR repose notamment sur une boule optronique jour/nuit avec désignateur laser et console d’exploitation des images pour réaliser les missions de surveillance, renseignement, ciblage et reconnaissance.
L’intégration de cette capacité sur ce type d’appareil, qualifiée de « révolution » dans cette vidéo, est désormais mise en oeuvre depuis un an par les équipages « Transall » de l’escadron.
« Grâce à des capteurs optroniques [a priori logés dans la nacelle du train d’atterrissage] et électroniques, le Transall peut transmettre des images par satellite à un poste de commandement au sol », explique l’armée de l’Air. Et d’ajouter : Cette « capacité, qui donne entière satisfaction depuis sa mise en service opérationnelle il y a un an, est amenée à évoluer avec l’intégration de la liaison 16. »
Pour faire simple, la Liaison 16 est un standard de liaison de données tactiques de l’Otan qui permet à plusieurs avions d’échanger des informations numérisées en temps réel, tout en limitant le risque d’interception et de brouillage. En clair, on ne communique plus par radio : les systèmes de combat se transmettent automatiquement leurs positions et les données obtenues par leurs différents capteurs.
« Les liaisons de données tactiques permettent de réduire significativement la boucle de décision grâce à la supériorité dans le domaine de l’information et l’application d’un des principes fondateurs de la guerre en réseau : ‘Commandement centralisé / Exécution décentralisée’ », explique le Centre d’expertise aérienne militaire.
En 2022, le « Poitou » dira adieu à ses Transall. Et s’il devrait être doté d’A400M Atlas, la capacité C3ISTAR sera mise en œuvre par ses C-130H Hercules, lesquels bénéficieront d’une mise à niveau.
À cette occasion, a précisé l’hebdomadaire Air&Cosmos dans son numéro du 29 mars, les capacités tactiques des C-130H seront « accrues » avec « l’intégration d’une boule optronique dans le nez de certains appareils » et la mise en place d’un « nouveau réseau de câblage » qui « facilitera l’intégrations des équipements C3ISTAR. »
Photo : Commandement des Forces Aériennes