Il y a dix ans, neuf aviateurs français périssaient à Albacete, en Espagne, après le crash d’un F-16 grec
Le 26 janvier 2015, un F-16D BLK 50 du 341e escadron de la Force aérienne grecque participant à une mission d’entraînement dans le cadre du Tactical Leadership Programme (TLP) sur la base aérienne espagnole de Los Llanos (Albacete AFB), s’est écrasé, tuant les deux membres d’équipage.
Peu après le décollage, le F-16 a viré sur la droite, perdu de l’altitude, touché terre et s’est embrasé. Il a ensuite a glissé vers la zone où se trouvaient des appareils français et italiens prêts à décoller.
L’impact et l’incendie qui ont suivi le crash du F-16 ont détruit ou endommagé huit autres aéronefs (dont 6 avions français: 2 Mirage 2000D, 2 Alpha Jet, 2 Rafale B). Ils ont aussi fortement endommagé les équipements au sol et les infrastructures de la base aérienne de Los Llanos et du TLP.
Neuf membres de l’armée de l’Air française ont péri:
– le capitaine Mathieu Bigand, 30 ans, originaire de Croix (Nord), sous-chef de patrouille, « pilote de chasse émérite » totalisant près de 1 000 heures de vol, ayant participé notamment aux opérations Epervier puis Serval au Mali.
– le capitaine Gildas Tison, 35 ans, originaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), était officier de liaison depuis septembre 2014 avec le centre tactique international qui organisait l’exercice interalliés TLP à Albacete. Il avait été auparavant instructeur sur Alphajet puis expert Mirage 2000.
– le lieutenant Marjorie Kocher, 29 ans, originaire de Metz (Moselle), était sous-chef navigatrice et avait participé notamment aux opérations Pamir en Afghanistan, Unified Protector en Libye et Serval.
– le lieutenant Arnaud Poignant, 26 ans, originaire de Paris, était officier mécanicien, spécialiste des Mirage 2000.
– l’adjudant François Combourieu, 37 ans, était responsable « maintenance vecteur et moteur », spécialiste de la coordination de piste. Il avait été déployé notamment en Afghanistan, au Tadjikistan et au Kirghizistan.
– l’adjudant Thierry Galoux, 41 ans, originaire de Nîmes (Gard), était chef d’équipe « maintenance avionique » et avait été déployé notamment en Côte d’Ivoire.
– le sergent-chef Gilles Meyer, 27 ans, originaire de Colmar (Haut-Rhin), était technicien de maintenance avionique, et avait été déployé notamment en Afghanistan et en Libye.
– le sergent Nicolas Dhez, 25 ans, né à Arcachon (Gironde), était armurier opérationnel sur Mirage 2000.
– le sergent Régis Lefeuvre, 25 ans, originaire de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), était mécanicien spécialisé dans les systèmes et matériels électroniques de bord.
Une dizaine d’autres militaires français ont été blessés dont 5 grièvement.
Trois années après le drame, a été érigé sur la base aérienne d’Albacete un mémorial, avec un obélisque, « symbole ancestral du souvenir », sur lequel les noms des neuf victimes françaises ont été inscrits. Orné de trois ondes représentant l’Honneur, la Mémoire et la Paix, il symbolise le fait que « ceux qui ont sacrifié leur vie reposent avec Honneur, qu’ils reposent affectueusement dans notre Mémoire, et qu’ils reposent pour toujours en Paix ». La place du mémorial a été baptisée « Place du Commandant Tison ».
Le témoignage d’un survivant.
Parmi les blessés français, le mécanicien Franck Poirot. Dix ans après, il a témoigné dans l’édition de ce jour de Dimanche Ouest-France. L’article est à lire ici, sur ouest-france.fr.