Israël, Gaza : le nombre des victimes de la guerre ne cesse d’augmenter
Israël et la bande de Gaza sont de nouveau « en guerre » samedi 7 octobre après le déclenchement d’une offensive militaire surprise du Hamas. En début d’après-midi, le bilan des morts de part et d’autre dépasse plusieurs dizaines et les blessés se comptent par centaines. Le Hamas revendique aussi des « otages ».
La Croix (avec AFP) – publié
Israël et la bande de Gaza sont de nouveau en guerre samedi après le déclenchement d’une offensive militaire surprise du Hamas, qui a tiré des milliers de roquettes, infiltré des combattants en territoire israélien et dit avoir capturé des Israéliens. «Nous sommes en guerre, il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre», a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans un message vidéo.
En début d’après-midi, le bilan des morts de part et d’autre dépasse plusieurs dizaines et les blessés se comptent par centaines. Dans la ville israélienne de Sdérot, un journaliste de l’AFP a vu les corps d’au moins huit civils gisant dans des rues.
Appel aux dons de sang
40 personnes au moins ont été tuées côté israélien, selon le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, qui a lancé un appel aux dons de sang, le ministère de la santé faisant état de «779 blessés» hospitalisés.
En réplique à cette attaque, l’armée israélienne a déclenché à son tour dans la matinée des opérations armées à Gaza sous le nom de « Sabre d’acier ». «Des dizaines d’avions de chasse sont actuellement en train de frapper des cibles de l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza», a indiqué l’armée dans un communiqué. «Nos forces combattent désormais sur le terrain» et la mobilisation de milliers de réservistes a été approuvée, a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne.
Dans la bande de Gaza, au moins 9 personnes ont été tuées, selon des journalistes de l’AFP ayant vu leur corps à l’hôpital ou lors de funérailles. Le ministère de la santé du Hamas affirmait, lui, recenser déjà à Gaza « 198 morts et 1.610 personnes souffrant de divers types de blessures » en milieu d’après-midi.
Interrogés par des médias israéliens, des habitants de zones proches de la bande de Gaza demandent une protection renforcée de l’armée. Le journal israélien Times of Israel relaie le témoignage d’une femme enceinte, vivant dans le kibboutz Soufa (à quelques kilomètres de la bande de Gaza): «Envoyez de l’aide s’il-vous-plait». Times of Israël la cite en précisant qu’elle parle depuis un abri sécurisé où elle se trouve avec ses proches dont un enfant : «Ils tirent sur notre maison, ils essaient d’enfoncer la porte de la pièce sécurisée».
Prises d’otages civils
Par ailleurs, la branche armée du Hamas revendique avoir «capturé plusieurs soldats ennemis». Elle a diffusé une vidéo montrant au moins trois hommes en tenue civile manifestement apeurés, détenus par une escouade de personnes armées aux visages floutés. Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, déclarent elles aussi détenir « nombreux soldats » israéliens.
L’armée israélienne n’a pas communiqué sur ces déclarations. Sur les réseaux sociaux, des vidéos qui n’ont pu être authentifiées montrent d’autres personnes détenues par des hommes armés, et les dépouilles de civils ou d’individus en uniformes militaires.
Dès le matin, des centaines de civils ont fui leurs maisons dans le nord-est de la bande de Gaza pour s’éloigner de la frontière avec Israël, et certains ont trouvé refuge dans des écoles de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), selon un correspondant de l’AFP.
Cette énième flambée de violence éclate au dernier jour des fêtes juives de Souccot en Israël, alors que le pays vit au ralenti et que de nombreux pèlerins et touristes ont afflué en cette période de vacances scolaires.
Elle survient aussi cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait entraîné la mort de 2 600 Israéliens et au moins 9 500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.