La compétition pour l’EGC lancée d’ici fin 2025

La compétition pour l’EGC lancée d’ici fin 2025

Forces opérations Blog – publié le

La compétition pour le développement et la production de l’engin du génie de combat (EGC) sera lancée en fin d’année selon l’OCCAr, mandatée en décembre dernier pour piloter le programme au nom de la France et de la Belgique. 

Entre les candidats potentiels et les représentants de l’OCCAr et des deux nations clientes, ils étaient 45 à se réunir mi-mai à Bonn pour une pré-consultation du marché annonciatrice du lancement effectif du programme EGC. Une journée pour dessiner les contours d’un engin destiné, côté français, à succéder à des EBG, EGRAP et autres EGAME* qui, selon l’OCCAR, ne répondent plus entièrement au quadruple besoin de protection, de capacité de terrassement et de mobilité tactique et stratégique. 

L’essentiel était déjà connu. Le duo franco-belge prévoit d’investir entre 800 M€ et 1,2 Md€ pour le développement et la livraison d’au maximum 200 véhicules. Intégrés dans la bulle SCORPION, ils seront chargés d’appuyer la mobilité des unités blindées au contact et d’enrayer celle de l’adversaire par la construction d’obstacles et de positions défensives. Les premiers EGC sont attendus en 2031, rendant caduc l’objectif fixé dans la loi de programmation militaire de cinq EGC en service à l’horizon 2030. 

D’ici là, les candidats potentiels devront franchir deux rounds de sélection. Le premier doit démarrer d’ici décembre prochain avec la publication d’un questionnaire de pré-qualification, un jalon dont le franchissement reste conditionné par l’octroi du feu vert gouvernemental côté belge. Le second devrait commencer à la mi-2026 avec un appel d’offres ouvert aux six entreprises pré-sélectionnées. Des offres dont la réception est fixée au troisième trimestre 2026 pour atteindre, dans les premiers mois de 2027, la notification d’un contrat pour le développement, la production et le soutien en service initial (ISS).

Les cibles nationales sont pour la première fois détaillées. La France envisage l’acquisition de 82 EGC, la Belgique de 24 EGC. Deux flotte qui pourront croître pour parvenir à 170 EGC côté français et 49 côté belge, la partie française dépassant au passage le seul objectif connu jusqu’alors de 125 EGC livrés à horizon 2035. Au moins deux prototypes seront attendus pour conduire les essais de qualification. 

D’un pays à l’autre, la stratégie diffère en matière de soutien. La Belgique, par exemple, penche pour un soutien de niveau 3 (ML3) pour une durée de six ans voire au-delà, quand la France l’envisage sous forme de tranches successives de deux ans. Au moins un point de soutien sera également installé en territoire belge pour les opérations de niveaux 1 et 2. 

L’EGC sera opéré par un trio formé par un chef d’engin, d’un radio-tireur en charge de la protection rapprochée et d’un pilote. Le bras articulé unique pourra être opéré tant par ce dernier que par son chef. Derrière son godet, l’EGC sera également susceptible d’opérer d’autres outils comme une tarière, un brise roche ou encore une pince à grume. Il bénéficiera aussi d’une protection balistique supplémentaire, d’une protection anti-RPG7, de kits de protection en zone urbaine et en environnement NRBC et sera en mesure de tracter une remorque. Mais si le développement de ces kits est prévu en tranche ferme, leur acquisition dépendra de l’étendue des budgets nationaux.

L’attente est triple côté belge. Derrière la modernisation de sa future Force Terrestre, il s’agira aussi de pouvoir intégrer certains systèmes nationaux comme le tourelleau téléopéré proposé par FN Herstal et d’embarquer des acteurs belges dès le lancement du programme. L’OCCAr insiste : la participation d’entreprises belges est « attendue ». Un événement promotionnel sera organisé dans ce sens par AGORIA, qui réunit l’essentiel de la filière belge au sein du groupement Belgian Security & Defense Industry (BSDI). 

*engin blindé du génie, engin du génie rapide de protection et engin du génie d’aménagement

Crédits image : CSI