Le Génie recherche un nouveau système de bréchage pour remplacer les SDPMAC

Le Génie recherche un nouveau système de bréchage pour remplacer les SDPMAC

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par Philippe Chapleau – Linges de défense – publié le 15 avril 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/04/12/genie-brechage-24557.html


Le déminage pyrotechnique fait actuellement l’objet d’une demande d’information (RFI 143) de la part de la DGA qui anticipe le renouvellement des systèmes SDPMAC (système de déminage pyrotechnique pour mines antichars) Vulcain d’ici à 2027. 

La procédure vise à remplacer les 11 systèmes SDPMAC de l’armée de Terre (3e et 19e RG). Composé d’un lanceur CARPET d’origine israélienne et d’un châssis AMX-30B2, un SDPMAC tire jusqu’à vingt roquettes qui neutralisent les mines, permettant ainsi d’ouvrir un passage de 100 m de long sur 6 m de large. Ces systèmes, bien que revalorisés, affichent un âge moyen de 17 ans pour le lanceur et de 34 ans pour le châssis. En outre leur disponibilité était inférieure à 25% en 2020.

C’est donc cette capacité vieillissante que la DGA projette de remplacer “d’ici 2027”.

Il s’agit, selon la RFI, de “doter les unités du génie en appui des éléments de premier échelon de moyens permettant “d’ouvrir une brèche à travers un itinéraire réputé miné de mines antichar potentiellement complété par des mines anti-personnel.”

En lieu et place d’une salve de tirs de roquettes, la performance devra être obtenue par le tir unique d’un dispositif pyrotechnique permettant en une fois de traiter un itinéraire de cheminement a minima de 100 m de profondeur et permettant la traversée d’un véhicule tactique“, précise la DGA. Ce système de bréchage pyrotechnique sera acheminé sur une remorque dédiée, tractée par les véhicules tactiques de transport de troupe blindés dont la capacité à tracter est de 3 tonnes (Griffon et Serval). 

Le système devra aussi pouvoir être transporté (transport logistique) par voies ferrée, maritime et aérienne (Antonov et A400M minimum).

Le besoin porterait sur:
– 34 porteurs de type remorque ;
– 600 à 1200 dispositifs pyrotechniques actifs (dits « de guerre ») ;
– 600 à 1200 dispositifs pyrotechniques d’exercice ;
– 36 systèmes inertes de manipulation, pour l’instruction en salle de classe.

La RFI peut être consultée ici

La brigade du génie (BGEN) sera créée à Angers à l’été prochain

La brigade du génie (BGEN) sera créée à Angers à l’été prochain

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 1 er février 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


La nouvelle brigade du génie (BGEN) verra le jour à Angers, en cours d’été prochain (photo Franck Dubray, Ouest-France).

Elle sera composée des régiments suivants : 19e régiment du génie (19e RG), 31e régiment du génie (31e RG), 2e régiment de dragons (2e RD), 28e groupe géographique (28e GG), 132e régiment d’infanterie cynotechnique (132e RIC). Le 6e RG d’Angers reste, quant à lui, dans le giron de la 9e BIMa

La BGEN, dont l’état-major s’installera dans des locaux angevins en cours de préparation à 2 km de l’école du Génie, “assure aux unités appuyées un haut niveau d’expertise dans les domaines spécialisés du génie militaire (mobilité, contre mobilité, déminage, franchissement, appui au déploiement…), de la géographie, de la cynotechnie et du NRBC“, selon l’armée de Terre.

Cette brigade est intégrée au commandement de l’appui et de la logistique de théâtre (CALT).

Créé à l’occasion de la transformation de l’armée de Terre, le commandement de l’appui et de la logistique de théâtre, en est “une évolution majeure”.

L’un des objectifs du CALT est d’être en capacité de mener une action face à toute sorte de menace et d’augmenter la capacité de réactivité. En intégrant les différentes fonctions de l’appui et du soutien, détenues par les domaines de la logistique, de la maintenance et du génie militaire terrestres, le CALT assure la cohérence et la fluidité de l’appui et du soutien apportées aux forces dès le début et tout au long de leur déploiement. En zone arrière, il assure la liaison entre la métropole et le théâtre des opérations extérieures, mais surtout la continuité de l’organisation opérationnelle du soutien.

Missions et moyens de la BGEN seront présentés lors d’une  journée interarmes du génie (JIAG) qui aura lieu le mercredi 7 février, à Angers. 

L’école du Génie d’Angers a un nouveau chef

L’école du Génie d’Angers a un nouveau chef

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 16 septembre 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Lu dans notre édition d’Angers, le vendredi 15 septembre:

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J’en profite pour rappeler qu’Angers va renforcer sa position de creuset du Génie avec l’arrivée à partir de 2024 de l’état-major de la future brigade du Génie (voir mon post). J’y écrivais qu'”à Angers va s’installer l’état-major de la future brigade du génie dont la création est prévue le 1er août 2024 autour d’un noyau clef. Cette unité va intégrer le 132e RIC et le 19e RG de la 1re division, le 31e RG et le 2e RD de la 3e division, le 25e RGA et le 28e GG du COMRENS”.

L’armée de Terre disposera d’une quatrième unité de sécurité civile à Libourne

L’armée de Terre disposera d’une quatrième unité de sécurité civile à Libourne

https://www.opex360.com/2023/08/02/larmee-de-terre-disposera-dune-quatrieme-unite-de-securite-civile-a-libourne/


 

Ces Formations militaires de la Sécurité civile [ForMiSC] comptent actuellement environ 1400 sapeurs-sauveteurs, répartis selon trois UIISC spécialisées. Et, comme l’a annoncé le président Macron en octobre 2022, à l’issue d’une campagne particulièrement éprouvante menée contre les feux de forêts, une quatrième sera créée en 2024.

Peu après cette annonce, plusieurs municipalités du sud-ouest se sont portées candidates pour accueillir cette UIISC 4, celle-ci devant compter environ 600 militaires.

Tel a notamment été le cas de Limoges qui fut l’une des grandes perdantes des réformes successives de la carte militaire menées dans les années 2000 puisqu’elle a dû se résoudre à abandonner la base aérienne 274, le 15e Bataillon du train, l’état-major des forces n°4 et l’état-major de la 3e Brigade légère blindée. L’Agglomération d’Agen s’est aussi mise sur les rangs, en association avec le conseil départemental du Lot-et-Garonne et la communauté de communes Coteaux et Landes de Gascogne. De même que Mont-de-Marsan et Pau.

Finalement, c’est Libourne qui a visiblement présenté le dossier le plus solide. C’est en effet ce qu’a confirmé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans un entretien accordé au journal Sud Ouest, le 1er août. Ainsi, l’UIISC 4 prendra ses quartiers dans une caserne qui abrita, autrefois, une école de sous-officiers de la Gendarmerie nationale [ESOG] et l’école des officiers de réserve du Service de santé des Armées.

En 2021, la municipalité de Libourne avait soutenu un projet visant à faire de cette ancienne caserne un centre commercial dédié à l’univers du vin. Finalement, cette emprise retrouvera sa vocation originelle. Selon M. Darmanin, 318 millions d’euros seront investis pour réhabiliter les bâtiments abandonnés en 2009. À noter que certains sont « protégés au titre des Monuments historiques », souligne Sud Ouest.

« Plusieurs critères ont été retenus : il n’y aura pas d’artificialisation des sols, car il s’agira de rénover des bâtiments existants ; Libourne est aussi à proximité d’axes routiers importants, d’une desserte SNCF et de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac », a encore expliqué le ministre.

Par ailleurs, et après celle de Nîmes, une seconde base aérienne de la sécurité civile va être créée. Et selon M. Darmanin, Mont-de-Marsan tiendrait la corde pour l’accueillir.

Le général Schill précise la nouvelle organisation des brigades interarmes de l’armée de Terre

Le général Schill précise la nouvelle organisation des brigades interarmes de l’armée de Terre

https://www.opex360.com/2023/05/05/le-general-schill-precise-la-nouvelle-organisation-des-brigades-interarmes-de-larmee-de-terre/


 

Cependant, lors de son passage devant les députés de la commission de la Défense, le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], a donné une autre justification au report des livraisons de 1200 blindés [Griffon, Jaguar, Serval et autres Leclerc portés au standard XLR].

« Pour ce qui concerne […] le programme SCORPION, les cibles ne sont pas réduites et notre objectif à terminaison reste d’atteindre les volumes précédemment définis. L’atteinte de ces cibles est néanmoins reportée au-delà de 2030. Nous devions faire un choix et je l’assume totalement, même si dans un monde idéal, j’aurais évidemment souhaité à la fois maintenir le rythme prévu et acquérir des capacités supplémentaires qui n’étaient pas prévus que nous avons pu financer », a d’abord expliqué le général Schill.

« J’ai proposé moi-même que les munitions téléopérées, les charges actives cyber, certains blindés destinés à notre défense sol-air, l’accélération de la lutte antidrones et les unités de robots soient financées en contrepartie d’un lissage du programme SCORPION », a-t-il ensuite affirmé.

Plus précisément, ces nouvelles capacités réclamées par le CEMAT se traduiront par la livraison de munitions téléopérées, de 24 Serval équipés d’une tourelle MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger] et de 12 Serval de lutte anti-drone qui viendront complérer 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB] de type ARLAD. Il est aussi question d’acquérir de nouveaux radars de détection afin de « maitriser l’espace et les menaces aériennes au-dessus des forces terrestres ».

Plus généralement, l’armée de Terre va de nouveau se « transformer », selon le plan « Une armée de Terre de combat« , que le général Schill a succinctement évoqué sur les réseaux sociaux. Et, lors de son audition, il a livré quelques éléments supplémentaires.

« Ma priorité portera sur le commandement : en veillant à ce que chaque échelon soit à sa bonne place, en donnant de l’autonomie, en réintroduisant de la subsidiarité, c’est-à-dire en tendant vers le respect du triptyque ‘une mission, un chef, des moyens’ pour mieux fonctionner. La maîtrise du risque, l’obligation de résultat et le succès de la mission sont la contrepartie à la subsidiarité », a-t-uil fait valoir.

Ainsi, le commandement des forces terrestres [CFT] va être réorganisé, en vue d’obtenur un « gain de cohérence », ce qui passera, a détaillé le CEMAT, par un « poste de commandement de niveau corps – le CRR-FR – et deux PC de division, chaque division possédant en propre son bataillon de commandement et de quartier général, en mesure de préparer le combat et le diriger ».

En outre, a-t-il poursuivi, il y aura « trois commandements pour apporter aux divisions les capacités nécessaires dans les domaines du renseignement, des opérations dans la profondeur, des actions spéciales, de l’hybridité, du cyber, des appuis et de la logistique ». Et le tout reposera sur « des brigades interarmes et spécialisées, plus autonomes ».

Parmi celle-ci, les régiments d’infanterie verront leur format réduit… mais leurs capacités seront « significativement renforcées […] dans tous les champs », a indiqué le général Schill. Ainsi, et comme l’a déjà suggéré M. Lecornu lors de ses récents déplacements, ils compteront une section de mortiers de 120 mm ainsi qu’une section « d’attaque électronique » [et non pas « d’appui électronique]. En outre, ils disposeront d’unités dotés de « munitions téléopérées, de robots terrestres » et de « capacités anti-char » renforcées.

« Bien sûr, les Griffon et les Serval continueront à remplacer les véhicules d’ancienne génération. Demain, la transition de la [Peugeot] ‘205’ à la voiture connectée sera achevée. Cela fait plus de 40 ans que les VAB équipent nos régiments d’infanterie, les GRIFFON et SERVAL arrivent et sont dès à présent déployés en Roumanie et en Estonie », a assuré le CEMAT.

Quant aux régiments de l’Arme Blindée Cavalerie [ABC], leurs « capacités d’agression » seront renforcées, avec, là aussi, des munitions téléopérées. Il en ira de même pour leurs moyens de renseignement [drones, radars]. Enfin, ils diposeront eux aussi e nouvelles unités dédiées à la guerre électronique et/ou au renseignement technique. « Une majeure partie de nos chars Leclerc [160 sur 200, ndlr] sera rénovée autour d’une pérennisation de leur motorisation, d’une meilleure protection, d’une connectivité modernisée et de nouveaux viseurs », a promis le général Schill.

Par ailleurs, l’artillerie pourra remplacer ses 13 LRU [dont au moins deux ont été cédés à l’Ukraine] par autant de lanceurs de nouvelle génération d’ici 2030. Cette dotation pourrait doubler en 2035. Mais, d’après le CEMAT, chacun de ses régiments disposera de 16 CAESAr NG [Camions équipés d’un système d’artillerie de nouvelle génération], de 8 motiers embarqués sur Griffon pour l’appui au contact [MEPAC] et de munitions téléopérées de type LARINAE à l’horizon 2028. Et sans oublier de « nouveaux moyens d’acquisition et de renseignement avec une quinzaine de véhicules d’observation artillerie, des radars de surveillance terrestre, et des drones SDT-L complémentaires aux SMDR [Système de mini-drones de renseignement] déjà livrés et au SDT du 61e régiment d’artillerie ».

Le SDT-L [Système de drones tactiques légers] ne figure pas dans le projet de LPM 2024-30. Cependant, la Direction générale de l’armement [DGA] a émis une demande d’information [RFI] pour un drone à décollage vertical [si possible] de moins de 150 kg et d’une autonomie de 14 heures et capable d’assurer des missions de renseignement image et électronique, voire de désignation laser.

Enfin, le Génie va être réorganisé, tout en bénéficiant d’un renforcement de ses effectifs. Cela « lui permettra de recréer des unités disparues spécialisées dans le minage, le contre-minage et le franchissement » ainsi que « de densifier des capacités échantillonnaires aujourd’hui comme l’ouverture d’itinéraire, le franchissement fluvial », a expliqué le général Schill. Et d’ajouter : « En plus des premiers engins du combat du génie et des 8 premières portières de franchissement SYFRALL, l’arrivée des GRIFFON et SERVAL Génie assurera la mise sous blindage des unités de combat du génie ».

L’objectif de cette réorganisation est « d’accroître l’autonomie » des brigades interarmes, composées pour la plupart de trois régiments d’infanterie, deux de cavalerie, d’un d’artillerie et d’un du génie, en vue de « déployer une unité de combat opérationnelle sur le terrain ». Et cela selon trois axes.

Le premier portera sur le « ciblage tactique », grâce à la mise en réseau des moyens de renseignement » [grâce aux drones et aux radars] ainsi qu’aux capacités d’action afin d’établir « une chaîne de frappe efficace ». Le second se contrera sur l’hybridité, avec « pour objectif de progresser dans l’action spéciale terrestre, l’influence, le partenariat et les actions de déception, pour fournir aux divisions ou aux corps d’armée déployés des capacités accrues et plus cohérentes dans ce domaine ».

Enfin, a expliqué le CEMAT, le troisième axe concernera la logistique « au sens large ». Et c’est une leçon rappelée par la guerre en Ukraine. « Il faut sortir de l’idée que ‘la logistique suivra’ » et il est « primordial que notre capacité d’autonomie et de soutien logistique monte en gamme pour construire une véritable manœuvre », a-t-il soutenu.

Orion 4: les sapeurs d’Angers ont ouvert la voie aux Leclerc de la 2e brigade blindée

Orion 4: les sapeurs d’Angers ont ouvert la voie aux Leclerc de la 2e brigade blindée

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 4 mai 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Ils n’étaient qu’une quarantaine sur les quelque 12 000 soldats français et étrangers engagés dans Orion 2023, le plus grand exercice militaire de ces trente dernières années; mais les sapeurs angevins du 6e régiment du génie ont rempli leur mission avec efficacité.

La phase 4 de l’exercice Orion s’est jouée ces quinze derniers jours dans l’est de la France, dans un quadrilatère de 400 km sur 250 km, en partie dans les camps de Champagne (Suippes, Mailly, Sissonne, Mourmelon, Bitche) mais aussi en terrain libre, sous l’œil intéressé des populations locales.

A Givry-sur-Aisne, un bourg de 300 habitants sur les bords de la rivière, les curieux étaient nombreux, dès le petit matin, pour observer la manœuvre des engins du génie. “Les militaires du 6e RG ? Ils sont déjà à l’œuvre et préparent le franchissement“, explique le colonel Cedric Méreuze qui commande le 31e régiment du génie. “Pourquoi ce franchissement ? Parce que les ponts sur la rivière ont été détruits ou endommagés par l’ennemi qui se replie. Parce qu’il faut faire franchir l’Aisne aux unités de la 2e brigade blindée qui a lancé sa contre-attaque”.

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Selon le scénario de la phase 4 d’Orion, l’État Mercure souhaite rétablir son influence régionale sur l’État Arnland. Il a d’abord apporté un soutien matériel et financier à la milice Tantale en lutte contre les forces gouvernementales d’Arnland. Puis il a lancé une attaque aéroterrestre pour faire reculer les forces d’une coalition rassemblée, sous commandement français et sous mandat Onu et Otan, pour protéger l’intégrité de l’État Arnland. Les brigades alliées, soutenues par l’aviation et l’artillerie, ont d’abord contenu les assaillants puis ont contre-attaqué ; d’où l’impératif et rapide franchissement de l’Aisne par les unités blindées en vue d’une action décisive.

A six heures du matin, le génie de combat a aménagé deux points de passage sur la rivière”, explique le major Patrick, le chef de la section du 6e régiment du génie d’Angers qui renforce le 31e régiment du génie de Castelsarrasin. “En 15 minutes, nous avons déployé un engin de franchissement de l’avant qui permet des franchissements continus aux véhicules jusqu’à 70 tonnes puis un pont flottant motorisé (PMF)”.

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Le major commande la quarantaine de sapeurs angevins dont le sergent Jonathan. Lui a supervisé la mise en place du PMF qui “peut être utilisé comme un pont ou comme un bac naviguant d’une rive à l’autre”. Aussitôt les engins de franchissement installés, les VBL (véhicules de combat légers) de la 2e brigade blindée ont traversé la rivière et lancé des patrouilles alors que les chars Leclerc blindés frappés de la croix de Lorraine du 12e régiment de cuirassiers franchissaient l’Aisne à leur tour en vue de la bataille de Mourmelon.

Mission accomplie pour les sapeurs : la contre-offensive franco-alliée a pu se poursuivre victorieusement.

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“Ils ouvrent la voie”, avec les sapeurs légionnaires du 1er REG

Ils ouvrent la voie“, avec les sapeurs légionnaires du 1er REG

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 10 novembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


A plusieurs reprises, ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion d’écrire sur le déminage, en particulier en Ukraine. Ils ouvrent la voie, sapeurs légionnaires du 1er REG, un livre (160 pages, 21€) de Victor Ferreira qui vient de sortir chez Mareuil éditions, tombe à pic. 

950 légionnaires du 1er régiment étranger de génie (1er REG) sont stationné à Laudun (Gard).  Le 1er REG est est le régiment de génie combat de la 6e brigade légère blindée. Il a été créé le 1er juillet 1984.

Ce livre permet de saisir chaque instant de la vie de ces légionnaires du 1er REG, au régiment comme sur le terrain : le réveil, la montée des couleurs, le sport, la consultation à l’infirmerie, le repas, l’entraînement, etc.

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Les photographies ont été réalisées sur une même période de quelques mois par le photographe Victor Ferreira mais aussi par les légionnaires sur le terrain. Les différentes missions ou situations dont les photos témoignent se déroulent donc quasi simultanément, que ce soit au quartier, en exercice ou en opération.

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Victor Ferreira s’est engagé dans la Légion étrangère en 1984, qu’il a quittée en 2007 en tant qu’adjudant-chef. Aujourd’hui reporter-photographe, Victor est le co-auteur de Légionnaire et Démineur parus chez Mareuil Éditions.

Gard : l’armée déploie un pont flottant pour franchir le Rhône à Laudun

Gard : l’armée déploie un pont flottant pour franchir le Rhône à Laudun

Le support flottant peut transporter jusqu’à trois engins en plus des hommes présents sur les bords. Ici, un griffon et petit véhicule protégée ont franchi le Rhône / Chloé Lopez

Près de 500 militaires de différentes unités de l’armée de terre ont réalisé un franchissement “tactique” du Rhône par moyens génies en zone hostile dans le cadre de l’exercice Rubicon à Laudun-L’ardoise. Un support flottant à deux portières a été utilisé pour transporter les hommes et les véhicules. 

Ils étaient environ 500 militaires sur le terrain. Ce lundi 7 novembre, plusieurs unités de l’armée de terre ont pris part aux côtés des hommes du 1er régiment étranger de génie (REG) de Laudun-L’ardoise. Ensemble, ils ont débuté un franchissement “tactique” du Rhône par moyens génies en zone hostile. Cela s’inscrit dans le cadre de l’opération Rubicon.

“On a installé un embarcadère de fortune, raconte le lieutenant-colonel Benoît. On a ensuite mis en place ce que l’on appelle un support flottant à deux portières qui va permettre de transporter les véhicules et les hommes d’un point A à un point B.” Cela ressemble à une grande navette où deux à trois véhicules (selon leur taille) peuvent être transportés. Le trajet entre les deux rives dure une dizaine de minutes.

Près 60 véhicules doivent franchir le Rhône

À l’arrivée, les passagers sont débarqués en premier puis les engins sortent tour à tour. “Le but est vraiment de rester le moins de temps possible parce que ça peut vite devenir dangereux”, explique le capitaine Thibault. Au total, entre 50 et 60 véhicules doivent franchir le Rhône. L’opération va durer dans la nuit de lundi 7 à mardi 8 novembre.

Lancement des grandes manoeuvres pour le futur Engin du génie de combat

Lancement des grandes manœuvres pour le futur Engin du génie de combat


Comme pressenti durant Eurosatory, le ministère des Armées a lancé les grandes manœuvres au profit du génie de combat. La Direction générale de l’armement (DGA) explore désormais le marché pour répondre aux besoins du programme d’« Engin du génie de combat » (EGC).

Renouveler le génie de combat

Quelque peu « oublié » dans la loi de programmation militaire 2019-2025, le renouvellement des matériels majeurs du génie de combat est encore revenu en filigrane lors de récentes auditions parlementaires. Le sujet est maintenant l’objet d’une demande d’informations, étape préalable au lancement d’une procédure d’acquisition en bonne et due forme. 

Mission essentiellement assurée par des engins blindés du génie dont l’âge moyen est aussi élevé que leur taux de disponibilité est faible et, dans une moindre mesure, par l’engin du génie rapide de protection (EGRAP) et l’engin du génie d’aménagement (EGAME). Peu protégés, les deux derniers ne peuvent être considérés comme des engins de combat, pointe la DGA. 

Avec l’EGC, il s’agira de rationaliser cette capacité d’appui au contact « en adaptant les technologies les plus récentes aux contraintes des engagements futurs ». Ses mission principales ? Garantir le maintien du rythme du groupement tactique interarmes (GTIA) en appuyant les manoeuvres offensives et défensives et le déploiement d’urgence. 

Entre un système unique, un ensemble de plateformes distinctes, des véhicules à roues ou à chenilles, l’adaptation d’une base civile ou le développement d’un véhicule militaire, la question reste ouverte. La DGA n’exclut pas d’adopter une démarche incrémentale au cours de laquelle l’EGC incorporerait progressivement des innovations issues du secteur civil, notamment en matières d’énergie et d’automatisation. 

Deux industriels français se sont déjà positionnés. CNIM Systèmes Industriels (CSI), en coopération avec Texelis et Nexter, devrait proposer une solution dévoilée durant le dernier salon Eurosatory. Moins prolixe sur le sujet, Arquus annonçait en mars 2021 préparer une réponse en partenariat avec Volvo.

Ni le calendrier, ni les cibles du programme ne sont connus, mais le scénario du lancement d’un appel d’offres l’an prochain semble se confirmer. Il pourrait être suivi par la notification d’un contrat en 2024. Les commandes pourraient porter sur entre 70 et 150 exemplaires, estimait-on il y a peu dans les rangs industriels. 

Les performances attendues

Pour la DGA, le principal défi sera de trouver le bon équilibre entre « l’aptitude à réaliser des travaux de terrassement », « une mobilité tactique suffisante permettant d’accompagner due déplacement des unités appuyées » et « une capacité à agir sous le feu ». Aux industriels de parvenir à concilier les exigences de puissance, de mobilité et de protection.

Côté performances, c’est peu dire si le trio piloté par CSI avait visé juste en planchant sur sa solution. Les fonctions du futur EGC restent liées aux travaux du génie. Il devra donc principalement être en mesure de creuser une position de tir pour char lourd en moins d’une heure, de creuser 15 m de fossé anti-char ou de tranchée en une heure, ou encore de lever et déplacer une charge d’au moins 3 tonnes.  

L’aérotransportabilité par A400M en un seul fardeau devra être assurée, limitant le poids de l’ensemble du système à environ 30 tonnes. Pour tenir la cadence du GTIA, l’EGC sera capable d’évoluer à 60 km/h sur route durant plus de 350 km, et avec une autonomie maximale de 600 km. En terrains boueux ou sablonneux, la vitesse moyenne descend à 20 km/h sur six heures consécutives. Ses capacités de franchissement seront similaires aux véhicules 4×4 et 6×6 mobilisés par les GTIA de l’armée de Terre.

Quant à la survivabilité, l’EGC présentera nativement un bon niveau de protection contre les menaces balistiques, potentiellement renforcé au moyen de kits additionnels selon les missions, et d’un très bon niveau contre les mines. L’ajout d’un tourelleau téléopéré SCORPION de 12,7 mm, donc a priori le modèle T2 déjà monté sur Griffon, est envisagé. L’intégration dans la bulle SCORPION et, plus tard, dans TITAN, sera assurée par l’intégration d’équipements communs comme la radio CONTACT et le système d’information SICS. 

D’autres opérations majeures sont prévues au profit des sapeurs. Le franchissement et le bréchage, par exemple, ont été cités au rang des rattrapages prioritaires par le CEMAT, le général Schill. « Nous avions prévu d’acquérir plus tard des capacités de bréchage et de franchissement. Il nous faudra probablement le faire maintenant, car nous avons vu combien les Russes ont eu de difficultés à franchir les cours d’eau et les zones minées », expliquait-il fin juillet aux députés de la commission défense. Attendu en 2021, le lancement de l’opération SYFRALL a été reporté à 2022. 

Crédits image : 13e RG