L’aptitude du futur hélicoptère Guépard à voler dans un environnement « sable et poussière » testée par la DGA
Attendu pour cette année, le lancement du programme « HIL » [Hélicoptère interarmées léger], qui doit reposer sur le H160 d’Airbus Helicopters, n’a pas encore été officiellement annoncé. Il devrait l’être d’ici quelques mois.
Cependant, et alors que la phase des premiers développements militaires est en cours, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué qu’elle venait d’évaluer, avec l’industriel et l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], l’aptitude de ce futur appareil à opérer dans un environnement « sable et poussière ». Et cela, avec le soutien des Forces armées royales marocaines.
Pour un équipage d’hélicoptère, les phase de décollage et d’atterrissage sont souvent délicates quand il s’agit d’évoluer dans in tel environnement, notamment à cause des nuages de sable [ou de poussière] soulevé par les pales des rotors, lesquels réduisent la visibilité et font donc perdre tout repère.
Qui plus est, la mécanique est soumise également à rude épreuve, l’abrasivité du sable étant à l’origine d’une usure prématurée de certaines pièces, principalement au niveau de la motorisation. D’où l’intérêt de l’évaluation menée par la DGA à Ouarzazate [Maroc]. Il aura fallu dix heures de vol pour collecter suffisamment de données et vérifier ainsi la capacité du futur Guépard à évoluer dans un tel environnement.
L’appareil qui a ainsi été évalué était un H160 de la gamme civile d’Airbus Helicopters. Cette campagne a permis aux pilotes et aux techniciens de « constater l’efficacité des filtres anti-sables protégeant les moteurs », assure la DGA. Et aussi d’établir des procédures « dans l’optique d’optimiser la disponibilité » de cet hélicoptère « dans un contexte opérationnel ».
En outre, poursuit la DGA, « l’apport des différents systèmes d’aide au pilotage du H160 sur la sécurité des vols lors des phases de poser avec pertes de références visuelles a également pu être apprécié ».
Pour rappel, en 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, a décidé d’avancer d’un an le lancement du programme Guépard par rapport aux prévisions de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, afin que les premiers appareils puissent être livrés aux forces armées à partir de 2026.
Le pari est que l’accélération de ce programme doit permettre de retirer du service les appareils les plus anciens [Alouette III, Fennec, Dauphin, Panther et Gazelle] afin de réaliser des économies importantes au niveau du Maintien en condition opérationnel [MCO]. Et cela d’autant plus que ce dernier sera optimisé grâce à un effet d’échelle sur l’approvisionnement en pièce détachées, permis par sa mise en oeuvre par les trois armées.
De son côté, Airbus Helicopters a consenti des facilités de paiement, gageant l’utilisation du Guépard par les armées françaises faciliterait ses efforts à l’exportation.
Biturbine et d’une masse de 5,5 à 6 tonnes, le Guépard aura la capacité de voler à la vitesse de 180 nœuds, tout en étant nettement plus silencieux que ces prédécesseurs. Concentrant pas moins de 68 innovations et devant être doté de liaisons de données tactiques, de nouveaux radars et autres capteurs optroniques, il pourra être ravitaillé en vol. Quant à son armement, rien n’a encore été définitivement arrêté pour le moment, si n’est qu’il est envisagé de l’armer d’un canon de 20 mm, de deux mitrailleuses [de sabord et axiale] et de roquettes guidées.