Le développement du VBAE enfin sur les rails

Le développement du VBAE enfin sur les rails

 

par – Forces opérations Blog – publié le

Top départ pour le véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE). Hier, l’OCCAR a contractualisé KNDS France et Arquus pour entamer le développement d’une plateforme destinée à équiper les forces terrestres belges et françaises à l’horizon 2030.

Notifié au nom de la France et de la Belgique, ce marché de 15 M€ comprend l’étape initiale de pré-définition conduite par le groupement momentané d’entreprises formé par Arquus, mandataire désigné, et son co-traitant, KNDS France. La filière défense belge y prendra une part active par l’intermédiaire de John Cockerill Defense (JCD), intégré au titre de sous-traitant de KNDS France. 

« L’objectif est d’avoir une répartition industrielle qui soit la plus équilibrée possible entre la France et la Belgique et, cela doit encore être défini dans les phases ultérieures, d’avoir une présence importante de l’industrie belge. La partie relative au tourelleau, par exemple, pourrait être une composante belge intégrée sur l’ensemble de la flotte, ce qui permettrait d’avoir un ancrage belge sur un vecteur binational », nous explique le lieutenant-général Frédéric Goetynck, à la tête de la Direction générale des ressources matérielles de la Défense belge.

« Le VBAE, comme tous les véhicules de la famille CaMo, sera utilisé autant par les armées belge et française avec une doctrine et des concepts d’emploi rigoureusement identiques. Le véhicule est développé de façon conjointe et conduit par la Direction générale de l’armement [DGA] et la DGMR pour parvenir à un résultat qui réponde aux besoins des deux armées », ajoute-t-il.

« Actuellement, une série de besoins ont été identifiés. Ce véhicule doit être rapide et capable d’accompagner, dans le cadre de missions de reconnaissance, un véhicule plus armé », complète le patron de la DGMR. Appelé à succéder au VBL en service depuis les années 1980, le VBAE « sera un système polyvalent adapté à un spectre de missions très varié », pointe KNDS France. Mobile, furtive et compacte, cette plateforme de la classe 6-8 tonnes sera déclinée en deux variantes, chacune détenant une fonction feu. Les trois industriels retenus hier pourront miser sur les résultats engrangés grâce à leur participation dans FAMOUS 1 et 2, programmes européens visant à progresser sur les briques technologiques susceptibles de monter à bord du véhicule blindé de demain.

Attendu en 2023, le démarrage du programme VBAE aura demandé une année de patience supplémentaire. « Un projet de développement est toujours délicat. Il faut faire travailler ensemble des entreprises de pays différents, ce qui nécessite un petit alignement au début. J’espère que nous allons pouvoir accélérer et arriver plus tôt au stade de l’exécution », explique le lieutenant-général Goetynck. Cette phase durera environ deux ans. Deux années de travail conjoint pour faire converger les exigences opérationnelles et l’architecture. Et une phase au terme de laquelle la Belgique se réserve le droit de se retirer si le besoin évolue, si la concrétisation s’avère impossible ou si les coûts dépassent les moyens disponibles.  

En cas de succès, cet effort de préconception sera suivi de la réalisation d’un ou plusieurs prototypes à compter 2026. L’industrialisation devrait démarrer aux alentours de 2028. Un calendrier  pour répondre à l’objectif fixé par la France dans sa la loi de programmation militaire pour 2024-2030 d’une entrée en service des 180 premiers VBAE pour fin 2030. Près de 2000 exemplaires seraient potentiellement acquis par les deux pays, dont 1440 par la partie française.

L’horizon du VBAE ne se limitera probablement pas au duo franco-belge. Le partenariat CaMo et le programme SCORPION dont il s’inspire sont depuis longtemps dans le collimateur du Grand-Duché de Luxembourg, qui poursuit notamment la construction d’un bataillon de reconnaissance avec son voisin belge. Un bataillon doté de VBAE et de Jaguar, deux véhicules que la Défense luxembourgeoise projette d’acquérir pour garantir l’interopérabilité avec ses partenaires, nous confirme-t-on.

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