Le drone tactique Patroller a encore besoin de nombreux réglages pour être déclaré opérationnel
Ces nouveaux drones tactiques, destinés à remplacer les « Sperwer » du Système de drones tactiques intérimaire [SDTI] du 61e RA, auraient dû être livrés bien plus tôt. Seulement, l’accident d’un Patroller lors d’un « vol de réception industrielle », en décembre 2019, obligea Safran à revoir sa copie, la perte de l’appareil ayant été causée par la défaillance d’un calculateur de commandes de vol d’origine américaine.
Quoi qu’il en soit, ce programme fit l’objet de nouvelles campagnes d’essais, lesquelles donnèrent pleinement satisfaction à l’industriel. Puis, en février, son PDG, Olivier Andriès, affirma que le Patroller venait d’être certifié par la DGA selon la norme Otan de navigabilité STANAG 4671, qui concerne les aéronefs pilotés à distance de plus de 150 kg. Et cela lui offrait la possibilité d’évoluer dans des espaces aériens civils et militaire ségrégés et de survoler les zones peuplées.
Pour autant, bien qu’ayant pris part à l’exercice interarmées Orion, en avril dernier, le Patroller n’a toujours pas été déclaré opérationnel par la DGA. A priori, cela pourrait prendre encore du temps, d’après le quotidien Le Monde, qui vient de publier un reportage sur l’École des drones de l’armée de Terre.
« Soigneusement garé sous un hangar, le Patroller, fabriqué par Safran et qui doit être armé d’ici à 2026, ne sera toutefois pas opérationnel avant de longs mois. […] Ce condensé de technologie nécessite encore de nombreux réglages, concède-t-on à Chaumont, en dissimulant poliment l’impatience », écrit en effet le quotidien.
Les Sperwer ayant été retirés du service après plusieurs incidents, l’armée de Terre connaît donc une rupture temporaire de capacité… qui commence à durer. Et cela alors que, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, elle doit recevoir cinq SDT « Patroller », soit 28 appareils et 10 stations au sol.
Pour rappel, développé à partir du motoplaneur allemand Stemme S15, le Patroller peut voler à 20’000 pieds d’altitude pendant 20 heures. Devant être armé [par des missiles Akeron LP?], il est doté d’une boule optronique Euroflir 410, d’une nacelle de désignation laser et d’un radar PicoSAR AESA [fourni par Leonardo] pour détecter des cibles mobiles terrestres. Il est aussi prévu de lui ajouter une charge de guerre électronique.
Avec ce drone, l’armée de Terre entend récupérer d’autres capacités qu’elle avait perdues, notamment en matière de surveillance du champ de bataille avec des radars, cette mission ayant été autrefois assurée par le Cougar HORIZON [Hélicoptère d’observation radar et d’investigation sur zone].