Le fonds de soutien à l’Ukraine désormais consommé à 80%
Entre les matériels neufs, les munitions et le soutien, 80% des 200 M€ du fonds spécial de soutien dans lequel les Ukrainiens peuvent piocher pour acheter de l’armement français sont désormais engagés, annonçait ce matin le cabinet du ministre des Armées.
« La consommation du fonds avance très bien », indique l’entourage du ministre. La seule visite, la semaine dernière, du ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, aura permis d’officialiser la commande de 12 canons CAESAR et d’un système de défense aérienne, ainsi que l’allocation de plusieurs dizaines de millions d’euros pour la maintenance de systèmes déjà fournis par la France.
Résultat : moins de quatre mois après sa création et malgré un doublement de l’enveloppe, les caisses du fonds sont pratiquement vides. Si l’idée fonctionne – elle a d’ailleurs été reprise par Washington –, se pose dès à présent la question de sa pérennité. « Le passage de 100 à 200 millions d’euros a été fait par amendement parlementaire, il n’est donc pas exclu de réévaluer ce fonds à la hausse », manœuvre qui passera par le « véhicule législatif » adéquat et qui pourrait à nouveau découler d’une initiative parlementaire.
Cette donnée n’empêche pas la filière française de rester proactive vis-à-vis de Kiev. La récente visite ministérielle aura ainsi renforcé un dialogue jusqu’alors indirect entre industriels et autorités chargées de l’approvisionnement en équipements. « Cela a été l’occasion de nouvelles propositions de la part des industriels pour des choses qui pourraient être mises en place dans le cadre du fonds ».
La question du soutien à l’Ukraine sera abordée demain soir lors d’une troisième réunion au format « économie de guerre » avec le ministre des Armées, le délégué général pour l’armement et les principaux acteurs de la BITD. Un rendez-vous qui permettra aux industriels « d’évaluer ce qui peut être réalisé à court terme mais aussi comment ils peuvent aider l’Ukraine dans la durée ».
« Si on retarde la décision, on ne fait que retarder le délai », estime en effet le cabinet ministériel. La guerre est malheureusement partie pour durer et, pour ce dernier, il convient donc de s’accorder dès maintenant sur des équipements qui ne seront disponibles que dans 12 ou 18 mois du fait des délais de production.
Crédits image : Thales