Le général Michel Roquejeoffre, figure de la guerre du Golfe, s’est éteint à 90 ans

Le général Michel Roquejeoffre, figure de la guerre du Golfe, s’est éteint à 90 ans

Le général Michel Roquejeoffre avait notamment commandé les forces françaises durant l’opération Daguet, pendant la guerre du Golfe de 1990 à 1991.

par La rédaction du Dauphiné libéré – publié le 21 octobre 2024

Le général Michel Roquejeoffre, alors à la tête des forces françaises dans la guerre du Golfe le 28 février 1991. Capture écran Ina
Le général Michel Roquejeoffre, alors à la tête des forces françaises dans la guerre du Golfe le 28 février 1991. Capture écran Ina

 

Il était une figure de l’armée française. Le général Michel Roquejeoffre, décoré à de nombreuses reprises, est décédé vendredi, à l’âge de 90 ans.

Né en novembre 1933, Michel Roquejeoffre est entré à l’école militaire de Saint-Cyr en 1952. Après des postes en Algérie, au Mali ou encore au Dahomey (Bénin), il devient chef du 17e régiment du génie parachutiste à Montauban, de 1978 à 1980. Fort de plusieurs missions réussies, le régiment est cité à l’ordre de l’Armée.

Il coordonne l’opération Daguet durant la guerre du Golfe

Promu général de brigade en 1984, il est chef d’état-major, puis adjoint du général commandant la Force d’action rapide (FAR), puis, en 1987, il devient le commandement de la 7e division blindée. Promu général de division en 1987 et après un passage à Paris, Michel Roquejeoffre est, en juin 1990, élevé au rang de général de corps d’armée. Il reçoit le commandement de la FAR, dont le but était d’être déployée rapidement en Centre-Europe et sur les théâtres d’opérations extérieures en cas de crise. Il la dirige de 1990 à 1993, excepté entre septembre 1990 et avril 1991.

Le grand public le découvre lors de la guerre du Golfe, après l’invasion du Koweït par l’Irak : il coordonne l’opération Daguet des forces françaises, de septembre 1990 à fin avril 1991. La mission engage de 4 000, au début, à près de 15 000 militaires. « Je crois que l’outil le plus sophistiqué de l’armée, est essentiellement l’humain », assure-t-il dans La Dépêche du Midi, en 2002.

Il obtient sa cinquième étoile juste avant la retraite

De tous les chefs militaires engagés dans la guerre du Golfe, il était le seul à avoir dû attendre pour obtenir une promotion au grade supérieur. Il obtient enfin sa cinquième étoile en 1993, passant de général de corps d’armée à général d’armée. Il a également été médaillé par les États-Unis (Legion of Merit).

Après avoir pris sa retraite militaire fin 1993, Michel Roquejeoffre s’installe à Pamiers, dans l’Ariège. En 2000, il est interrogé lors des débats sur le « syndrome de la guerre du Golfe », affirmant que les soldats de la division Daguet avaient reçu des comprimés de pyridostigmine, un médicament présumé dangereux pour la santé, utilisé comme antidote à certains toxiques chimiques. Ce qu’a confirmé le ministère de la Défense.

Engagé dans la vie ariégeoise

Michel Roquejeoffre s’engage dans la vie publique locale et devient premier adjoint au maire de Pamiers de 1995 à 2001. Jusqu’en 2014, il est délégué départemental de l’Ariège au sein de la Fondation du patrimoine.

Après l’annonce de son décès, le sénateur de l’Ariège, Jean-Jacques Michau, a salué « son engagement exemplaire au service de la France », qui « a marqué notre histoire militaire. En tant que premier adjoint au maire de Pamiers, il a également contribué au développement de notre belle région de l’Ariège, où il a su allier son sens du devoir à une grande humanité. Sa passion pour la géopolitique et son dévouement envers notre territoire resteront gravés dans nos mémoires ».

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