Le ministère des Armées commande 8 hélicoptères Caracal et un prototype de drone aérien pour la Marine
En juin 2020, dans le cadre du plan gouvernemental de relance concernant la filière aéronautique, particulièrement affectée par les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, il fut annoncé que le ministère des Armées allait anticiper certaines de ses commandes afin d’alimenter le plan de charge des entreprises les plus en difficulté. Et cela, sans augmentation de son budget, les 600 millions d’euros qu’il était prévu d’investir devant être trouvés grâce au report de livraisons de matériels issus de programmes ayant pris du retard.
Dans le détail, il était donc question d’anticiper les commandes de trois A330 destinés à être transformés ultérieurement en avions ravitailleurs [MRTT], de 8 hélicoptères de manœuvre H225M Caracal, d’un appareil léger de surveillance et de renseignement [ALSR], d’un prototype de drone aérien pour la Marine nationale [programme SDAM] et de mini-drones aériens pour destinés aux frégates ainsi qu’aux patrouilleurs.
Depuis, deux des trois A330, acquis d’occasion, ont été livrés à l’escadron de transport 3/60 Esterel de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], ce qui permis le retrait de deux A340. Le troisième appareil reste à assembler. Et, en février, 22 mini-drones aériens de type DVF 2000 Aliaca ont été commandés par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès du constructeur français Survey Copter, filiale d’Airbus, pour près de 20 millions d’euros.
Le 15 avril, à l’occasion d’un déplacement à Marignane, siège d’Airbus Helicopters, la ministre des Armées, Florence Parly, a donc officialisé la commande des huit H225M Caracal pour le compte de l’aAE, qui compte déjà dix exemplaires en service. Le montant du contrat s’élève à 300 millions d’euros.
Ces appareils seront livrés en 2024 et 2025. Le ministère des Armées explique qu’ils « initieront le remplacement des hélicoptères de manœuvre SA330 Puma, dont l’âge moyen est de 43 ans » et « contribueront ainsi à former une flotte homogène » au sein de l’aAE.
Cette commande « permettra de garantir une charge de travail équivalente à 960 emplois pendant trois ans au sein d’Airbus Helicopters, de ses équipementiers principaux Thales et Safran, et de leurs sous-traitants Petites et moyennes entreprises [PME] et Entreprises de taille intermédiaire [ETI] », souligne la même source.
Dans le même temps, Mme Parly a également signé la commande d’un second prototype de drone aérien pour la Marine nationale, ce qui permettra d’accélérer le programme SDAM, qui confié par la DGA en 2017 à Airbus Helicopters et Naval Group, vient par ailleurs de franchir une nouvelle étape.
Pour rappel, le Système de drone aérien pour la Marine repose sur un appareil appelé VSR-700, développé à partir de l’hélicoptère Cabri G2 du constructeur français Guimbal. Ce modèle, d’une masse de 700kg, affiche des performances intéressantes. Construit avec des matériaux composites et doté d’un moteur diesel de 145 ch, il peut en effet voler à 5.000 mètres d’altitude, à la vitesse de 185 km/h, avec une endurance de 8 heures.
Cette coopération entre Guimbal et Airbus, deusx « entreprises de tailles très différentes » est « exemplaire », souligne le ministère des Armées. « Ce drone-hélicoptère devra maîtriser l’appontage automatique sur de petites plateformes de bâtiments de combat, ce qui constituera une avancée majeure à l’échelle mondiale », explique-t-il.
Les premiers tests du VSR-700 ont débuté par des vols captifs. Puis ils se sont poursuivis, avec un premier vol autonome de dix minutes, puis avec « des approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile », ouvrant la voie à une campagne d’essais en mer.
Enfin presque… puisque, avant cette étape, Airbus Helicopters doit d’abord élargir l’enveloppe de vol de l’appareil, en évaluant sa réaction en vol dans des conditions [vitesse, masse, altitude, etc] qu’il n’a pas encore rencontrées. Le 13 avril, Airbus Helicopters a annoncé que le domaine de vol à basse vitesse du VSR-700 venait d’être ouvert, à l’issue d’une campagne d’essais au cours de laquelle il accumulé dix heures de vol. Une seconde sera nécessaire avant de pouvoir envisager de mettre en oeuvre le démonstrateur de ce drone depuis un navire en 2022.
La Marine nationale prévoit de commander 15 SDAM pour équiper ses frégates de premier rang. « Pensé pour emporter deux charges utiles complémentaires, doté d’une autonomie de 10h et d’un rayon d’action de 185 km », ce drone « sera un véritable éclaireur pour repérer, identifier, classifier les menaces et les comportements anormaux », explique-t-elle.