Le programme européen Military Mobility
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Une colonne de chars Abrams américains a traversé le territoire national à l’automne dernier à titre d’expérimentation. Cette relève s’inscrit en tant que test dans le programme M M.
La montée en puissance d’une défense européenne soulève la question du déplacement rapide des troupes européennes et/ou alliées. Dans ce cadre, la Commission européenne par la voix du service d’action extérieure, a initié un inventaire des capacités de mobilité en Europe. Le programme se poursuit sous le pilotage de l’Agence européenne de défense (AED).
I- Le projet « Military Mobility »
Les États membres de l’Union européenne (UE) ont décidé le projet « Military Mobility » adopté en 2018 conjointement par la Commission européenne et le Haut Représentant. Il vise à assurer la fluidité des mouvements des armées et des équipements de défense en Europe et à réduire les délais de déplacement en facilitant le mouvement des troupes et des équipements de défense entre les pays.
Le financement de l’UE permet de moderniser des infrastructures, telles que des ports, des routes et des chemins de fer à travers l’Europe, afin de répondre à des normes militaires spécifiques, d’identifier des itinéraires pour le déplacement des armées et de réduire certaines formalités administratives.
A terme le projet permettra aux armées de déplacer des chars, de savoir quelles autoroutes sont sûres pour l’atterrissage des avions de chasse et de connaître la limite de poids d’un pont.
II- Extension du projet
La nécessité d’une mobilité efficace des forces armées sur le continent européen n’a cessé de croître depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022.
En novembre de cette année-là, l’UE a inclus dans ce projet des routes et d’autres infrastructures de transport vers l’Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux, en prévision d’éventuels conflits sur le continent.
La Suisse a décidé d’adhérer au projet financé par l’UE, auquel participent des pays non membres de l’UE comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et la Norvège.
La Suisse était intéressée par ce projet depuis longtemps, mais Berne doit encore obtenir l’approbation des États de l’UE — attendue jeudi 9 janvier — et des autres membres du projet pour rejoindre officiellement le club, selon l’ordre du jour de la réunion.
Les États membres sont maintenant sur le point d’approuver l’adhésion de la Suisse au projet « Military Mobility »,
Avec l’adhésion de la Suisse, les Européens entendent combler le trou noir qui persistait au centre du continent, que les armées des différents pays de l’Union auraient été obligé de contourner en cas de conflit, ou de franchir au cas par cas.
« La participation de la Suisse au projet Military Mobility vise principalement à améliorer les processus administratifs grâce à une standardisation accrue », a annoncé le ministère suisse de la Défense.
III- Limites
Malgré son adhésion prochaine au projet, la Suisse reste neutre militairement. « Une participation financière [au projet] n’est pas prévue pour l’instant », a également indiqué le porte-parole du ministère suisse à Euractiv.
La Turquie a été également candidate mais a été exclue du projet en raison de son conflit avec Chypre.
IV le projet « Cyber Ranges Federation ».
La Suisse souhaite également rejoindre le projet « Cyber Ranges Federation ». Piloté par l’Estonie depuis 2021, il vise à réunir les cyber-champs de tir nationaux afin d’améliorer les exercices de cyberdéfense, le partage des connaissances, l’analyse des risques, l’éducation et la formation, ainsi que les tests d’équipement.
GCA (2S) Robert MEILLE
Vice-président de l’ASAF
08/04/2025