Le Rafale porté au standard F4.1 a désormais « acquis sa pleine capacité opérationnelle »
Puis, à l’issue d’une campagne d’essais menés notamment dans les domaines de la guerre électronique et de l’armement ayant mobilisé les centres d’expertise DGA Essais en vol, DGA Maîtrise de l’Information, DGA Techniques aéronautiques et DGA Essais de missiles, la Direction générale de l’armement [DGA] annonça qu’elle venait de prononcer la qualification de cette nouvelle version du Rafale. Mais celle-ci ne fut adopté par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] qu’en août.
« Document signé du sous-chef ‘plans – programmes’ de l’AAE, l’adoption est un cadre réglementaire permettant aux forces de faire voler un nouveau standard avion, qualifié au préalable par la DGA, alors que certains équipements doivent encore être expérimentés. Cette décision offre l’opportunité, pour le personnel navigant, de débuter l’entraînement sur les nouvelles fonctionnalités qu’apporte le nouveau standard tout en optimisant l’emploi des ressources », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Plus précisément, cette décision constituait un premier jalon vers la mise en service opérationnelle [MSO] du Rafale F4.1. Cependant, il faudra encore patienter pour que celle-ci soit effective.
Pour autant, le 23 février, l’AAE a indiqué que le Rafale F4.1 venait « d’être engagé pour la première fois au profit de la permanence opérationnelle sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan ».
Et d’ajouter : « Depuis plusieurs mois, ce Rafale nouvelle génération est déjà utilisé par les forces pour les missions d’entraînement. Il a désormais acquis sa pleine capacité opérationnelle [PCO], lui permettant de mener des missions opérationnelles, telles que celle de la Police de ciel ».
Pour rappel, entre autres, le Rafale F4 dispose de « capacités accrues d’échanges » de donnée et d’une meilleure protection contre les menaces « cyber ». Elle prévoit l’intégration du viseur de casque SCORPION [fourni par Thales], d’une conduite de tir améliorée afin d’exploiter au mieux le potentiel du missile air-air Meteor [lequel pourra être « géré » par une autre avion que le tireur], d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] amélioré et d’un radar à antenne active [AESA] RBE-2 encore plus performant.
Mais ces nouvelles fonctionnalités seront intégrées au Rafale d’une manière incrementale.
« Sur le plan qualitatif, le standard des livraisons sur la Loi de programmation militaire 2024-2030 sera le Rafale F4 décomposé en trois sous-standards [F4.1, F4.2 et F4.3] », avait expliqué le général Stéphane Mille, lors d’une audition parlementaire. Et de préciser que les « avancées incrémentales seront notamment les suivantes : le viseur de casque, une première brique de connectivité, l’amélioration de la survivabilité, l’intégration d’armements rénovés et l’amélioration de la disponibilité ».
Aussi, la mise en service opérationnelle ne sera prononcée que quand « tous les apports capacitaires et équipements dernier cri associés au standard seront pleinement intégrés », a expliqué l’AAE.
Photo : Prise d’alerte du Rafale F4.1, le 16/02/24, à Mont-de-Marsan – armée de l’Air & de l’Espace