Les armées françaises à la recherche de 7000 nouveaux camions logistiques
Après les camions-citernes, place aux camions logistiques. L’acquisition de jusqu’à 7000 nouveaux véhicules est désormais dans le collimateur des armées françaises, lancement d’une autre compétition à la clef.
Le ministère des Armées semble avoir mis sur les rails ce qui semble être le coeur du programme à effet majeur « flotte logistique et tactique terrestre » (FTLT). Trois mois après l’attribution d’un premier incrément à Arquus, il s’agit cette fois de renouveler le segment des porteurs de charge utile 6 tonnes (PL6T).
Selon l’appel d’offres publié hier, un maximum de 7000 véhicules tout terrain protégés ou non pourraient être livrés en plusieurs versions au travers d’un marché notifié par la Direction générale de l’armement (DGA) pour un peu plus de 12 ans. Hormis le développement des porteurs, ce dernier comprendra deux tranches relatives à la constitution du système de soutien et au soutien proprement dit du parc. Le volet financier n’est pas détaillé.
Le sujet FTLT, ce sont plus de 2080 camions potentiellement livrés d’ici à 2030 toutes versions confondues et jusqu’à 9466 à horizon 2035. Une tranche de 75 M€ est prévue cette année en autorisations d’engagement pour acter principalement la première commande du deuxième incrément, celui portant notamment sur des porteurs polyvalents de l’avant « dédiés au transport de systèmes d’armes et de ressources pondéreuses ».
Cette nouvelle étape confirme à son tour l’approche incrémentale finalement privilégiée afin de « s’adapter à l’évolution du besoin capacitaire, de la menace, du vieillissement du parc en service et l’arrivée des nouvelles technologies ». Plutôt que de miser sur un opérateur unique, chaque incrément sera donc l’objet d’une mise en concurrence dédiée.
Au vu des volumes pressentis, la DGA accorde une attention particulière à la robustesse financière et industrielle des potentiels candidats. Pour espérer être retenu, il faudra démontrer un chiffre d’affaires d’au minimum 600 M€ sur les trois dernières années et une capacité de production annuelle de 1000 camions. Pour certains comme Arquus, il s’agira donc de s’allier. Désormais intégré dans le groupe belge John Cockerill, le champion national a en effet enregistré un résultat inférieur au seuil exigé au cours des derniers exercices.
Attendu de longue date, FTLT permettra de renouveler des capacités dont l’obsolescence et les limites auront été démontrées l’an dernier lors de l’exercice majeur ORION. Densifier la flotte et renforcer sa mise sous blindage, voilà l’une des recommandations inscrites dans un récent rapport parlementaire relatif aux leçons d’ORION et auxquelles cet appel d’offres tentera justement de répondre.
Crédits image : EMA