Les premiers matériels de la 7e brigade blindée bientôt en route pour l’exercice Dacian Spring 2025
Trois rouliers de la CMN vont bientôt charger, dans le port de Toulon, du matériel militaire français à destination de la Roumanie.
Ces équipements sont destinés aux forces françaises qui participeront en mai à l’exercice Dacian Spring 2025 en Roumanie. Un départ est prévu fin février et deux autres en mars (autour du 12 puis autour du 25), à destination du port grec d’Alexandropoulis. Le matériel y sera réceptionné par les spécialistes français du 519e RT qui déploieront un centre opérationnel pour coordonner les mouvements.
Le défi à relever est de taille : il s’agira de déployer une brigade opérationnelle (« une brigade multinationale entière« , indiquait en mai 2024 le général Loïc Girard, représentant national français en Roumanie), en seulement « 10 jours », sur le flanc est de l’OTAN. C’est là que la France déploie, depuis février 2022, un bataillon multinational qui compte actuellement 1500 hommes dans le cadre de la mission Aigle.
Pour l’armée de Terre française, l’édition 2025 de Dacian Spring constitue une occasion cruciale d’évaluer l’état de préparation de ses forces en vue d’une guerre de haute intensité. L’ambition est de déployer, loin de ses bases, tout ou partie d’une brigade « bonne de guerre », c’est-à-dire apte au combat au terme de sa projection.
L’unité retenue par l’état-major des Armées est la 7e brigade blindée de Besançon, une unité de 7500 soldats déjà fléchée pour le théâtre est-européen.
Cette brigade rassemble les unités suivantes:
- le 35e régiment d’infanterie ;
- le 152e régiment d’infanterie;
- le 1er régiment de tirailleurs ;
- le 1er régiment de chasseurs ;
- le 5e régiment de dragons ;
- le 68e régiment d’artillerie d’Afrique ;
- le 3e régiment du génie
- la 7e compagnie de commandement et de transmissions.
Plus pratiquement, la France projettera à partir de la métropole un Groupement tactique interarmes (GTIA) blindé et l’ensemble des appuis interarmes de la brigade (génie, artillerie, aviation légère, etc.). Cela représentera, selon le ministère des Armées, plusieurs milliers de soldats (au moins 4000) et plusieurs centaines de véhicules blindés.
Pour rappel, la projection en Roumanie de 500 soldats français, fin février 2022, avait pris 7 jours et exigé 28 rotations d’avions gros porteurs. Par ailleurs, le déploiement initial ne comportait aucun blindé lourd, les VBCI et Leclerc n’étant déployés, par la voie routière, qu’à partir d’octobre 2022.
Mobilité et réactivité
L’exercice vise également à tester, voire améliorer, les capacités logistiques et la mobilité militaire (sur ce dernier point, voir mon post du 9 janvier). Ce sont deux domaines où des progrès sont attendus en raison de procédures transfrontalières pénalisantes et des limitations imposées par les infrastructures insuffisantes ou mal adaptées dans les pays d’Europe que les forces de l’Otan doivent traverser avant d’engager le combat. Des améliorations dans ces deux domaines garantiront des mouvements de troupes plus rapides et plus efficaces et un renforcement des capacités de réaction rapide de l’OTAN.
A ce titre, les conditions du mouvement vers la Roumanie de la 7e brigade blindée, dans le cadre de Dacian Spring, constitueront un autre test crucial pour l’armée de Terre française qui, à la différence de l’US Army, n’a jamais testé ses capacités de projection au niveau brigade. On comprend dès lors pourquoi le chef d’état-major de l’armée de Terre française, le général Schill, a déclaré dans sa Lettre de janvier 2025 que cette année sera « l’année des brigades ».