Les « yeux d’or » du renseignement militaire s’affrontent lors d’un défi étonnant à Brest

Les « yeux d’or » du renseignement militaire s’affrontent lors d’un défi étonnant à Brest

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La 27e édition du défi « identification automatique de navires et d’aéronefs » s’est tenue à Brest, mercredi 5 juin 2024. © CFIAR


par Julia Toussaint – Ouest-France  – publié le 6 juin 2024

https://saint-malo.maville.com/actu/actudet_-les-yeux-d-or-du-renseignement-militaire-s-affrontent-lors-d-un-defi-etonnant-a-brest-_fil-6322382_actu.Htm?utm_source=RSS_MVI_saint-malo&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS

Hélico, frégate, char d’assaut, drone… ils connaissent le matériel militaire sur le bout des doigts. Une centaine de passionnés ont participé au défi « identification automatique de navires et d’aéronefs », ce mercredi 5 juin 2024, à Brest (Finistère). L’occasion de tester leurs connaissances, et d’entretenir une compétence tactique indispensable au renseignement.

Ambiance studieuse et concentration maximale dans la salle d’examen. Assis face à un écran, feuille et stylo en main, une bonne centaine de militaires, venus des trois armées (de terre, de l’air et Marine nationale), scrutent les photos de sous-marins, d’avions de chasse, de missiles ou de frégates qui défilent devant eux.

But du jeu : déterminer de quel équipement il s’agit, en 10 secondes chrono. Ce véhicule blindé est-il un Stryker, un Griffon, un EE-11 Urutu ou un Serval ? Et ce navire de guerre, est-ce un destroyer américain, sud-coréen, ou espagnol ?

Ils ont eu six mois pour plancher sur les 700 équipements susceptibles de tomber à l’examen. «C’est des soirées entières de révision!», lance une participante en uniforme de l’armée de terre.

Environ 500 dans l’armée française

La 27e édition du défi « identification automatique de navires et d’aéronefs » s’est tenue ce mercredi 5 juin 2024, au Foyer du marin de Brest (Finistère). Un challenge qui met à l’épreuve les connaissances des « analystes images » du renseignement miliaire.

photo la 27e édition du défi « identification automatique de navires et d’aéronefs » s’est tenue à brest, mercredi 5 juin 2024. © ouest-france

La 27e édition du défi « identification automatique de navires et d’aéronefs » s’est tenue à Brest, mercredi 5 juin 2024. Ouest-France


On connaissait les « oreilles d’or », ces marins à l’ouïe fine capables d’identifier n’importe quel bruit sous l’eau, eh bien voici les « yeux d’or ». Ils sont environ 500 en France, et leur connaissance encyclopédique du matériel de guerre participe au renseignement militaire, parfois même aux décisions stratégiques. 

« On peut analyser des images de bases aériennes, de zones portuaires, de théâtres de guerre… », liste l’adjudant Thomas, vainqueur de l’édition précédente.

« Il faut être passionné »

Savoir distinguer un canon ennemi sur une photo satellite est une chose, mais l’expertise va plus loin : « Est-ce que sa présence dans cette zone est normale ? Ce canon s’apprête-t-il à tirer ? On doit être multitâches », précise-t-il.

Pour être un bon analyste image, « il faut avoir de bons yeux et être passionné », estime le lieutenant-colonel Raphaël, qui chapote l’exercice.

photo l’insigne des interprètes d’images de l’armée française. © ouest-france

L’insigne des interprètes d’images de l’armée française. Ouest-France


Repérer les leurres

Y compris à l’heure de l’intelligence artificielle (IA). « La masse d’images à traiter est démentielle, poursuit le lieutenant-colonel. L’IA nous aide pour des tâches répétitives, mais l’intelligence humaine reste indispensable ».

Notamment pour détecter les leurres, un stratagème militaire vieux comme le monde, mais « toujours d’actualité ». En ce 80e anniversaire du D-Day, on ne peut s’empêcher de penser aux chars gonflables déployés par les Alliés pendant l’opération Fortitude, pour tromper les Allemands sur le lieu et la date du débarquement… !

Après relecture des copies, les gagnants sont… Dans la catégorie expert : l’adjudant chef Emmanuel, du centre de formation et d’interprétation interarmées de l’imagerie. Dans la catégorie junior : le second maitre Bryan, de la flottille F24 de Lann-Bihoué.

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