L’Europe part en recherche de munitions d’artillerie
Qui fournira rapidement des obus d’artillerie de 155 mm à 22 pays européens et à la Norvège ? C’est l’objet d’une demande d’informations (RFI) lancée fin mars par l’Agence européenne de défense (AED), premier jalon vers l’achat conjoint de munitions au profit des stocks nationaux et de l’Ukraine.
Pas de temps à perdre pour les 24 nations désormais engagées dans une procédure d’acquisition rapide de munitions d’artillerie pilotée par l’AED. Le plan adopté le 20 mars vise en effet à fournir au moins un million de munitions aux forces ukrainiennes dans les 12 mois. Des munitions qu’il faudra en partie produire via l’enveloppe de 1 Md€ débloquée le mois dernier pour réaliser des achats groupés synonymes d’économies d’échelle.
Active jusqu’au 17 avril, cette RFI doit participer à établir un panorama précis des capacités européennes de production. Nul appel d’offres pour l’instant donc, mais plutôt une analyse des marchés européen et norvégien afin d’identifier les industriels susceptibles de participer à l’effort.
Les capacités de l’outil industriel, l’historique des fournitures, la chaîne de sous-traitance, la conformité au Joint Ballistic Memorandum of Understanding (JMBOU) et à d’autres standards OTAN sont scrutés, de même que l’activité au cours des trois dernières années.
La comptabilité avec certains systèmes d’artillerie est en toute logique étudiée de près. Seules quatre références, toutes fournies à l’Ukraine, sont citées : le PzH 2000 allemand, le CAESAR français, le Krab polonais et les Zuzana 2 et 2000 slovaques. Mais un élargissement à d’autres systèmes, tels que l’Archer et l’AS-90, n’est pas exclu.
Le tout permettra à l’EDA de se faire une idée de la solidité financière, du degré de souveraineté et de réactivité d’un fournisseur. La liste d’ « élus » qui en ressortira servira de base de travail pour entamer les négociations en vue de marchés attribués sans passer par une mise en concurrence.