L’opération Barkhane bientôt amputée de 50% de ses Chinook ?
Selon un récent rapport parlementaire, les trois Chinook de la Royal Air Force déployés au Mali en soutien de Barkhane seront réaffectés pour moitié à la MINUSMA. Ces hélicoptères de transport lourd devraient en effet appuyer le détachement britannique qui intégrera la mission onusienne le mois prochain.
Inutile de revenir sur les précieux services rendus au quotidien par les Chinook opérant de Gao depuis juillet 2018. Capables de transporter une section entière ou d’avitailler jusqu’à cinq Tigre, ces hélicoptères de transport lourd « seront prolongés jusqu’à l’été 2021 », confirmait le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général Lavigne.
C’est en réalité une demi-bonne nouvelle pour les militaires français, car « les Chinook seraient désormais partagés à 50% entre la MINUSMA et Barkhane », relève le député LR Charles de La Verpilière dans un rapport consacré aux accords de Lancaster House. Le mois prochain, le Royaume-Uni déploiera 250 personnels des régiments « Light Dragoons » et « Royal Anglian ». Ils armeront un « Long-Range Reconnaissance Task Group » qui conduira ses missions de essentiellement à partir de véhicules légers Jackal, un modèle pouvant être transporté sous élingue par un Chinook.
L’usage d’hélicoptères de transport lourd dans ce cadre onusien n’est pas nouveau, les Canadiens y avaient déjà envoyé trois exemplaires entre juillet 2018 et août 2019. L’impact de ce rééquilibrage serait d’autant plus significatif pour Barkhane que le détachement héliporté danois s’apprête à quitter le théâtre sahélien. Comme annoncé, les deux hélicoptères EH101 fournis par le Danemark seront désengagés à la fin du mois de décembre 2020.
Dès de la fin du mois et pour une durée de deux ans, le Danemark prendra les rênes de la mission OTAN d’entraînement des forces de sécurité irakiennes (NMI). Un effort supplémentaire qui se traduira notamment par la projection de trois hélicoptères EH101 en mai 2021. En l’espace de quelques semaines, Barkhane perdrait donc plus des trois quarts d’un segment HTL impossible à remplacer avec les moyens patrimoniaux des Armées. Et ce, sans qu’aucune solution de substitution n’ait été annoncée jusqu’à présent.