Lorient. Un nouveau commandant pour les fusiliers marins et commandos
Le contre-amiral Christophe Lucas prend ce vendredi 31 août 2018 le commandement de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (Forfusco) et de la Marine à Lorient. | Ouest-France
Charles Josse – Ouest-France – Publié le vendredi 31 août 2018
Ce vendredi 31 août 2018, le contre-amiral Christophe Lucas prend le commandement des fusiliers marins et commandos à Lorient. Une force forte de 3 200 marins qui interviennent partout dans le monde.
Ce vendredi 31 août 2018, le contre-amiral Christophe Lucas prend le commandement de la force maritime des fusiliers marins et commandos (Forfusco) et de la Marine à Lorient. Une force forte de 3 200 marins qui interviennent partout dans le monde.
Entretien avec le nouvel amiral de Lorient
Ce vendredi 31 août, à 11 h, vous prenez le commandement des fusiliers marins et commandos de Lorient. Que représente ce moment solennel ?
Christophe Lucas. On ressent une grande fierté, un grand honneur. Mais aussi un fort sentiment d’humilité et d’exigence. La Forfusco, ce sont 3 200 marins, qui mènent des opérations tous les jours sur toutes les mers du globe ou presque. C’est une force d’élite, une force prestigieuse, héritière d’un riche passé. On pense encore à l’amiral Ronarc’h et sa brigade de fusiliers marins qui furent héroïques lors de la bataille de Dixmude, en 1914.
Quelles sont les missions des fusiliers marins et des commandos ?
Le fusilier marin, c’est le marin combattant. Il est chargé de la défense militaire et maritime du territoire. C’est lui qui protège les sites sensibles de la Marine. La base aéronautique de Lann-Bihoué, par exemple. Il est aussi embarqué à bord des navires de la Marine. Le commando, lui, appartient aux forces spéciales, qui interviennent en mer ou à terre, à l’extérieur du territoire national. Les commandos sont en permanence engagés sur divers théâtres d’opérations. C’est la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le narcotrafic, etc.
Quels sont les enjeux ?
Le monde est de plus en plus incertain. Les crises sont nomades. Une crise n’efface pas une autre crise. Les technologies, comme le digital, bouleversent les équilibres stratégiques, des puissances émergent et s’affirment avec leurs arsenaux. Nous devons avoir une Marine capable de déployer des bateaux sur toutes les mers du monde, une Marine prête et capable d’affronter les menaces dans un monde où les conditions se durcissent, une Marine innovante d’un point de vue technologique. Chaque bateau est ou sera équipé d’un drone. Et une Marine qui compte sur chacun de ses marins.
Justement, le marin, fusilier ou commando, revient au centre de vos préoccupations…
Le marin et sa famille ! Nous avons deux enjeux humains. D’abord, il faut que le métier soit et reste attractif : la Marine recrute 3 500 marins par an sur un effectif de 38 000 hommes et femmes. Il faut que les personnes s’épanouissent professionnellement, qu’elles puissent progresser dans l’institution. Comment ? En offrant une variété de missions. Puis, il est essentiel que le marin puisse concilier sa vie de marin et sa vie de famille. Pour cela, et c’est ce qui se met en place, il faut lui donner de la visibilité sur son activité. Qu’il ne découvre pas en permanence qu’il doit partir en mission du jour au lendemain. La difficulté pour le marin et sa famille, ce n’est pas tant l’absence, qui peut être longue, mais le fait de ne pas pouvoir se préparer à cette absence.