M. Macron « se félicite » du maintien de 200 soldats américains en Syrie
En décembre, le président Trump avait annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie, considérant que l’État islamique [EI ou Daesh] était vaincu. Cette décision fut vivement critiquée étant donné qu’elle mettait les milices kudes syriennes [YPG] à la merci d’une offensive turque et qu’elle faisait fi d’une possible résurgence de l’organisation jihadiste dans le cas où la pression anti-terroriste viendrait à s’amoindrir.
Finalement, la semaine passée, le chef de la Maison Blanche a décidé de maintenir, pour un « certain temps », 200 soldats dans le nord de la Syrie. Une décision dont s’est félicité le président Macron, ce 25 février, alors qu’il recevait à l’Élysée Barham Saleh, son homologue irakien.
« Je ne peux que me féliciter de ce choix. Il correspond à la nécessité de rester aux côtés […] des Forces démocratiques syriennes [l’alliance arabo-kurde engagée contre Daesh, nldr] et de ceux qui, sur le terrain, ont œuvré » au combat contre l’organisation jihadiste, a en effet déclaré M. Macron, lors d’une conférence de presse.
« Nous avons accompagné politiquement » cette décision [américaine] et « nous continuerons, dans le cadre de la coalition, à œuvrer dans la région », a ensuite ajouté le président français, sans donner plus de détails.
Or, justement, des précisions auraient été les bienvenues. En effet, le maintien de 200 soldats américains dans le nord de la Syrie n’est pas sans contrepartie. Pour Washington, il s’agit de convaincre les pays européens d’y déployer aussi jusqu’à 1.000 militaires afin de former une « force d’observateurs » qui aurait la mission d’empêcher une offensive turque contre les YPG et de garder un œil sur toute résurgence de Daesh.
« La tâche incombe à l’Europe. 80% de l’opération devrait être européenne et peut-être 20% pour nous », a ainsi fait valoir l’influent sénateur républicain Lindsey Graham, à l’antenne de Fox News, le 22 février.
Cela étant, des membres des forces spéciales françaises sont déjà présents dans le nord de la Syrie. Et cette présence, même si elle est attestée par des photograhies diffusées via les réseaux sociaux [et les agences de presse] ou même par des déclarations officielles américaines, ne fait jamais l’objet de commentaires de la part de Paris.
Quoi qu’il en soit, un chose est certaine : la France restera militairement engagée en Irak, où elle compte, dans le cadre de l’opération Chammal, une unité d’artillerie [TF Wagram] ainsi que deux détachements chargés de former et d’entraîner les forces locales [TF Narvik et TF Monsabert].
« Les menaces restent considérables » et « la France reste et restera aux côtés des Irakiens, politiquement et militairement », a ainsi déclaré M. Macron. Et « je souhaite que nos soldats […] puissent contribuer dans la durée au renforcement des capacités des forces irakiennes », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le président irakien a confirmé l’information selon laquelle les FDS avaient transféré à Bagdad des jihadistes français pour qu’ils soient jugés. Au nombre de 13 [et non de 14 comme précédemment avancé], ils « sont accusés d’avoir commis des crimes et seront jugés selon la loi irakienne, et c’est dans ce cadre que nous agissons », a expliqué M. Saleh.
Photo : .US. Army / Sgt. Matthew Crane