Point de situation des opérations du jeudi 15 mai au jeudi 22 mai 2025
Ministère des Armées – publié le 23 mai 2025
Opérations
Point de situation des opérations du jeudi 15 mai au jeudi 22 mai 2025
Europe
- Flanc oriental de l’Alliance : posture opérationnelle
Sur le flanc oriental de l’Alliance, les armées françaises contribuent activement à la défense collective et sont aptes à s’engager dans tous les milieux pour faire face à tout type de menace.
En Estonie, l’exercice HEDGEHOG 25, conduit pendant 3 semaines par les Forces de défense estoniennes (EDF) en coordination avec le bataillon multinational de l’OTAN se termine demain. Cet exercice multinational mobilise plus de 16 000 soldats, dont 3 500 militaires alliés provenant de 13 nations différentes. Les armées françaises ont engagé dans ce cadre près de 1 000 militaires issus du Bataillon multinational de l’OTAN et de la Compagnie d’infanterie légère (CIL) déployée en Estonie.
L’exercice simule une agression aux frontières entrainant des combats de haute intensité dans le nord-est et le sud-est de l’Estonie. Soldats britanniques et français combattent sur des matériels modernes et du haut du spectre tels que le char de bataille Challenger ou encore les Jaguar et Griffon. Cet exercice qui engage près de 1 000 soldats français renforce l’interopérabilité des forces alliées dans les pays baltes sous court préavis.
En Lituanie, les armées françaises prennent toujours part à l’exercice DEFENDER EUROPE / SWIFT RESPONSE qui vise à entraîner la capacité aéroportée des Alliés. Une force interalliée de plus de 1 600 troupes aéroportées composée d’éléments américains, français, allemands, italiens et néerlandais a ainsi été larguée le 16 mai en Lituanie depuis l’Allemagne, démontrant ainsi la capacité des Alliés à réagir immédiatement. Pour rappel, les forces françaises y contribuent avec près de 200 troupes aéroportées ainsi qu’un A400M et un C-130J de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) a été engagé sur toutes les phases de l’exercice, notamment insérés auprès de la 173rd Airborne Brigade américaine et s’appuyant sur des vecteurs allemands NH90 et CH-53.
DEFENDER EUROPE illustre la capacité des Alliés à faire face à tous types de menaces en mobilisant des forces dotées d’un haut niveau de préparation opérationnelle.
En Roumanie, le bataillon multinational de l’OTAN sous commandement français poursuit l’exercice DACIAN SPRING 25 sur les camps de Cincu et Cartisoara. Cette semaine, les soldats français ont réalisé aux côtés de leurs homologues roumains et bulgares différentes séquences de combat offensives et défensives, en travaillant particulièrement l’appui drone au profit des unités d’infanterie et de cavalerie blindée.
- Atlantique Nord : activités opérationnelles
En Atlantique Nord, les bâtiments de la Marine nationale déployés dans la zone contribuent à la surveillance des approches maritimes de l’OTAN.
Au large des Hébrides en Écosse, une frégate française intégrée au Task Group maritime permanent de l’OTAN (SNMG1) est engagée depuis le 4 mai dans l’exercice interallié FORMIDABLE SHIELD 25.
Le 15 mai, la participation de la frégate a culminé sur un tir de missile anti-aérien ASTER 30 sur une cible supersonique en vol rasant. Cette démonstration atteste de la précision de l’arme et de son domaine d’emploi étendu ainsi que du haut savoir faire des armées françaises pour faire face aux menaces les plus complexes.
En mer Baltique, l’OTAN poursuit l’opération de surveillance maritime BALTIC SENTRY, pour dissuader toute menace sur les infrastructures sous-marines et stratégiques. Dans ce cadre, la France y engage une frégate, le chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède ainsi qu’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2).
- Méditerranée centrale : activités opérationnelles
En Méditerranée, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison contribue à l’opération EUNAVFORMED IRINI.
Le 14 mai, après une escale à La Sude en Grèce, le Commandant Blaison a repris ses patrouilles dans la zone d’opération IRINI.
Lancée le 31 mars 2020 par l’Union Européenne, l’opération IRINI vise à faire respecter l’embargo des Nations Unies sur les armes à destination de la Libye avec des moyens aériens, spatiaux et maritimes.
Proche et Moyen-Orient
- Liban/FINUL : activités opérationnelles
Au Liban, les militaires français de la Force Commander Reserve (FCR) de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) continuent leurs opérations.
Du 12 au 14 mai, la FCR a conduit l’opération CEILLAC 3, en collaboration avec les Forces armées libanaises (FAL). Cette opération a mobilisé plus de 220 militaires et une cinquantaine de véhicules, déployés au plus proche de la Blue Line. L’objectif était de dépolluer une zone marquée par la présence de munitions non explosées et de caches d’armes, tout en permettant à la FCR de manœuvrer et de contribuer à la stabilisation de la région. Lors de leurs patrouilles, les casques bleus ont découvert des dizaines de munitions et d’explosifs, incluant des obus de mortier, des mines et des roquettes.
Les FAL ont ensuite récupéré l’intégralité du matériel saisi, illustrant ainsi la capacité de la FINUL à assister les FAL dans leur redéploiement.
- Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) – Mer Rouge : sûreté maritime
En mer Rouge, une frégate française est actuellement déployée sous le sceau de l’opération européenne ASPIDES.
Ces déploiements permettent d’assurer la liberté de navigation des navires de commerce de Suez à Ormuz et de lutter contre les trafics illicites dans la région.
- Irak : coopération opérationnelle
Dans les airs, les Rafale de la Base aérienne projetée au Levant ont continué d’assurer la permanence aérienne de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech.
Tandis qu’à terre, les militaires français de la Task Force LAMASSU ont repris le 21 mai la formation du 5e bataillon du désert irakien. Cette coopération opérationnelle bilatérale entre les Forces armées irakiennes et les Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) s’incarne par des actions de formation conjointes au combat en milieu désertique. Elle illustre l’engagement des armées françaises dans la lutte contre la résurgence de Daech.
- Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) : coopération opérationnelle
Dans la corne de l’Afrique, la France s’engage aux côtés de Djibouti dans le cadre du traité de défense bilatéral qui lie les deux pays. Ainsi, du 11 au 18 mai, les Mirage 2000-5 des FFDj ont effectué une trentaine de sorties aériennes. Ces vols s’inscrivent dans le cadre de la préparation opérationnelle des pilotes dans le domaine de la défense de l’espace aérien djiboutien.
Afrique
Au Gabon, dans le cadre du partenariat militaire opérationnel entre les Forces armées gabonaises (FAG) et le Détachement de liaison interarmées – Gabon (DLIA-G), l’Académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles (APERN) délivre du 19 au 30 mai une formation de brevet parachutiste aux militaires gabonais et à la garde républicaine.
L’objectif principal de cette séquence est de fournir une instruction au sol suivie de six sauts qualifiants. En parallèle, les stagiaires reçoivent une instruction du niveau chef de groupe au niveau chef de section.
La formation vise à renforcer les capacités des forces armées gabonaises dans la projection et le combat en milieu forestier, tout en consolidant le partage d’expérience entre les deux armées. La formation répond aux besoins exprimés par le partenaire dans les domaines spécifiques de la lutte contre l’orpaillage illégal, le braconnage et le pillage des ressources.
Cette séquence illustre la nouvelle dynamique partenariale entre les Forces armées gabonaises (FAG) et le détachement de liaison interarmées centré sur la formation, la protection des ressources naturelles et la lutte contre les activités illégales.
- Détachement de liaison interarmées de Côte d’Ivoire (DLIA-I) : coopération opérationnelle
En République de Côte d’Ivoire, du 28 avril au 14 mai, les Forces armées ivoiriennes et le Détachement de liaison interarmées en Côte d’Ivoire (DLIA-I) se sont entrainés conjointement aux opérations aériennes et aéroterrestres. Fruit d’une coopération ambitieuse, l’exercice interallié « 3D » a permis de renforcer l’interopérabilité entre les deux armées dans les domaines stratégiques de la projection et de la défense du territoire.
La première phase de cet exercice conjoint a consisté en un saut d’entrainement conjoint avec près de de 300 parachutistes ivoiriens du 1e Bataillon de commandos et de parachutistes (1er BCP), et les militaires français du détachement de liaison. Clôturé par une cérémonie de remise des brevets, cet échange a participé au renforcement de l’interopérabilité franco-ivoirienne dans le domaine des troupes aéroportés (TAP).
Dans le cadre de la montée en puissance de la composante aéroterrestre ivoirienne, l’exercice s’est articulé autour d’actions de formation des équipages du CASA CN295 ivoirien. Grâce à la qualité des interactions, l’armée de l’Air ivoirienne a réalisé, pour la première fois, un largage de chuteurs en complète autonomie.
Au cours de l’exercice, le déploiement de deux Mirage 2000D a permis la formation d’une dizaine de guideurs aériens tactiques avancés (GATA) ivoiriens grâce à l’appui aérien ou Close Air Support. La mise en place temporaire de ce plot chasse sur la base aérienne de Bouaké en amont de l’exercice a également contribué de manière significative à la montée en puissance du site, destiné à accueillir la future aviation de combat de la République de Côte d’Ivoire.
Cet exercice incarne la nouvelle approche partenariale entre la République de Côte d’Ivoire et la France : un dispositif flexible, adaptable en temps réel, et en mesure de répondre aux besoins exprimés par la République de Côte d’Ivoire permettant un échange de savoir-faire entre les armées françaises et ivoiriennes.
Indopacifique
- Forces armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) : activités opérationnelles
A Mayotte, le bataillon reconstruction (BATREC) a poursuivi ses chantiers dans le Sud de l’île pour y effectuer des retraits d’embâcles.
- Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) : coopération opérationnelle
Aux îles Fidji, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Bougainville poursuit son déploiement dans le cadre de la mission de police des pêches AQUARIUS 25. Après des escales aux Tuvalu et Fidji, le BSAOM a appareillé le 15 mai de Suva (Fidji) avec à son bord deux inspecteurs de pêches fidjiens pour participer à une opération internationale de contrôle des pêches de la FFA (Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique), au profit des pays océaniens.
Ces actions de coopérations entretiennent les partenariats des armées françaises avec les pays insulaires de la région.
- Forces Armées en Polynésie Française (FAPF) : missions de police des pêches
En Polynésie Française, un patrouilleur outre-mer ainsi qu’une frégate de surveillance (FS) sont toujours engagées dans la surveillance des Zones Economiques Exclusives (ZEE) françaises dans le cadre de la mission de police des pêches PACIFIC AITO 25.
Amériques
- Forces armées aux Antilles (FAA) : activités opérationnelles
En Martinique, le 33ème régiment d’infanterie de Marine des FAA a accueilli un détachement de 52 élèves-officiers des forces terrestres, aériennes et maritimes de la République dominicaine dans le cadre d’un stage de deux semaines au Centre nautique et d’entraînement en forêt (CNEF).
Les FAA mènent régulièrement des formations au profit des pays partenaires de la zone Caraïbes et Amérique du Sud et développent la coopération militaire avec leurs alliés au cours de d’exercices ou d’opérations communes.
- Mission JEANNE D’ARC : coopération opérationnelle
Aux Sept Îles au Québec, le 17 mai, le groupe amphibie JEANNE D’ARC constitué d’un porte-hélicoptères amphibie (PHA) et d’une frégate de type LA FAYETTE a pris part à l’exercice d’évacuation de ressortissant LION MISTRAL aux côtés des Forces armées canadiennes.
Le groupement tactique embarqué (GTE) de l’armée de terre à bord du PHA ainsi que les forces canadiennes ont réalisé le débarquement conjoint de 300 militaires et d’une trentaine de véhicules militaires.
Après les manœuvre d’extraction des ressortissants par les unités déployées à terre, le PHA a ensuite servi de Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants (CRER), entité capitale dans le processus de sortie des ressortissants hors d’une zone de crise.
Cette activité amphibie d’envergure exigeant un haut niveau de préparation illustre la cohésion et la capacité des forces canadiennes et françaises à être engagés rapidement ensemble.