Selon la Marine, le sous-marin nucléaire Perle a été victime d’une « combustion sans flamme »
Le 26 septembre, à 12h42, un nouvel incendie s’est déclaré dans un compartiment dédié au stockage des vivre situé au niveau de la proue du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle, alors en maintenance à la base navale de Toulon. « Le feu reste circonscrit dans le local concerné par l’évènement initial et aucun risque radiologique n’est à craindre », a expliqué la préfecture maritime de la Méditerranée.
Le Plan d’urgence interne [PUI] ayant été déclenché, les marins-pompiers de la base naval sont immédiatement intervenu, avant de recevoir le renfort d’une cinquantaine de leurs camarades du Bataillon des marins-pompiers de Marseille [BMPM].
Selon un nouveau communiqué publié dans la soirée par la préfecture maritime, l’incendie a été déclaré éteint à 21h19. Un travail de pompage des eaux d’extinction et de refroidissement ayant été entrepris, des « investigations plus poussées à l’intérieur de la Perle » ont « permis de s’assurer de l’absence de points chauds résiduels », a précisé le texte.
S’il a été mis fin au PUI, le sous-marin est cependant resté sous la surveillance des équipes d’intervention.
Pour rappel, l’avant du SNA Perle avait déjà été ravagé par un incendie en juin 2020, alors qu’il se trouvait en cale sèche pour son dernier arrêt technique majeur. Après un examen des dégâts, il fut décidé de le réparer en remplaçant sa proue par celle du SNA Saphir, désarmé quelques mois plus tôt. Cette opération, très compliquée, avait été réalisée à Cherbourg, par Naval Group.
Quoi qu’il en soit, le porte-parole de la préfecture maritime, le capitaine de frégate Pierre-Louis Josselin, a par la suite donné quelques précisions. Se gardant de parler d’un « incendie », celui-ci a expliqué que la Perle avait été victime d’une « combustion sans flamme […] a priori de matériaux isolants ».
Selon le laboratoire national de métrologie et d’essais, un feu couvant est « un processus de combustion lente, sans flamme ni émission de lumière. Les principaux risques de cette combustion ‘invisible’ proviennent du fait qu’elle peut être facilement déclenchée par des sources de chaleur trop faibles pour allumer des flammes. Ce phénomène opère sur certains matériaux fibreux ou poreux. La plupart des isolants thermiques sont donc tout naturellement sujets à ce type de feu ».
Cette combustion lente à bord de la Perle a donc pu être détectée à temps… « Ce sinistre n’était pas comparable à celui de 2020, qui était un feu industriel, avec des flammes importantes », a insisté le capitaine de frégate Josselin.
Pour le moment, les causes de cet incident n’ont pas encore été déterminées. Et on ignore quelles en seront les conséquences sur le cycle opérationnel du sous-marin, celui devant reprendre la mer au cours du premier semestre 2023.
Photo : Préfecture maritime de Méditerranée