Un effort sur les munitions d’artillerie en 2024

Un effort sur les munitions d’artillerie en 2024

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Inscrite dans la nouvelle loi de programmation militaire pour 2024-2030, l’inflexion consentie pour consolider les stocks de munitions des armées se précise au fil des auditions parlementaires relatives au budget 2024.

Cette nouvelle LPM pour 2024-2030, ce sont 16 Md€ inscrits pour les munitions toutes armées confondues, dont 2,6 Md€ pour l’armée de Terre. L’essentiel, soit 1,6 Md€, sera consacré aux munitions non complexes. Entre masse et haute technologie, l’enveloppe permettra l’achat de plus de 16 millions de munitions de petit calibre, 300 000 obus de mortier, 3000 missiles MMP, 2000 munitions téléopérées ainsi que plusieurs dizaines de milliers d’obus de 120 mm pour les chars Leclerc.

Les premiers effets seront ressentis l’an prochain. La ligne accordée aux équipements d’accompagnement et de cohérence atteindra alors 261 M€ en crédits de paiement. Soit une hausse de 7% par rapport à 2023 pour un effort de 17 M€ correspondant à « l’acquisition de munitions supplémentaires pour répondre aux besoins de la haute intensité », pointait ce matin le député Renaissance François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits alloués à la préparation et à l’emploi des forces terrestres. 

Ces crédits permettront d’entamer la remontée de certains stocks critiques, « en priorité les obus de 155 mm et de mortier de 120 [mm] », et d’amener les munitions d’entraînement nécessaires au durcissement et au réalisme des activités de préparation opérationnelle. 

Cette première annuité de la LPM actera notamment la mise en place de contrats-cadres, dynamique répondant au besoin de visibilité des munitionnaires. Elle annonce ainsi la notification d’un marché pluriannuel de munitions pour mortier de 120 mm. De quoi accompagner dans la durée la création de 21 sections de mortiers de 120 mm parmi les régiments d’infanterie ainsi que la montée en puissance du parc de Griffon MEPAC.

Au vu du contexte, les volumes annuels de certaines références sont désormais confidentiels. C’est le cas des obus d’artillerie de 155 mm, désormais l’objet d’une opération dédiée baptisée « munitions gros calibres » (MGC). Introduite par la LPM 2024-2030, celle-ci couvre l’acquisition de munitions de 155 mm au travers d’incrément successifs. La première étape s’est concrétisée cette année et se traduira par la livraison de lots dès 2024, année de lancement en réalisation d’un second incrément.

La discrétion devient également la norme pour les missiles MMP (Akeron MP) et Mistral. Seule certitude pour le premier, l’anticipation de commandes en 2023 « s’inscrivant dans une démarche d’économie de guerre » et l’augmentation de la quantité annuelle livrée, établie à 200 exemplaires en 2022. Les crédits 2024 permettront, enfin, l’acquisition de missiles air-sol Hellfire pour l’hélicoptère Tigre, projet pressenti au gré des annonces américaines.

Crédits image : armée de Terre