L’Otan et l’Union européenne veulent porter leur partenariat à un « niveau supérieur »
Mais cette relation s’est surtout approfondie après l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, et plus précisément après le sommet tenu par l’Otan à Varsovie, en juillet 2016. Ainsi, ayant fait le constat qu’elles étaient confrontées aux mêmes défis, les deux organisations affirmèrent leur volonté de coopérer plus étroitement dans plusieurs domaines clés, dont la mobilité militaire, le contre-terrorisme, les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques [NRBC], la cybersécurité et les menaces dites hybrides.
Cette coopération entre l’UE et l’Otan – qui ont 21 membres en commun – s’est encore intensifiée depuis le début de la guerre en Ukraine, avec des réunions communes aux deux organisations pour évoquer la situation dans l’est de l’Europe. Mais il est question d’aller encore plus loin… et de porter ce partenariat « stratégique » entre les deux organisations à un « niveau supérieur ».
En effet, c’est ce qu’affirme une déclaration publiée ce 10 janvier et signée par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, Charles Michel, le président du Conseil européen, et Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, en évoquant la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine, laquelle « constitue la menace la plus grave pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies » ainsi que « l’intensification de la compétition stratégique », également illustrée par « l’enhardissement de la Chine et les politiques appliquées par celle-ci sont sources de défis auxquels il nous faut répondre ».
« Des acteurs autoritaires emploient tout un éventail de moyens politiques, économiques, technologiques et militaires pour tenter de porter atteinte aux intérêts, aux valeurs et aux principes démocratiques qui sont les nôtres », souligne d’ailleurs ce texte.
« La fragilité et l’instabilité qui persistent dans le voisinage de l’Europe et les conflits qui s’y prolongent mettent à mal notre sécurité et créent les conditions dans lesquelles les compétiteurs stratégiques et les groupes terroristes peuvent gagner en influence, déstabiliser nos sociétés et menacer notre sécurité », insistent ses auteurs.
Estimant que la situation actuelle marque un « tournant majeur », cette déclaration en conclut qu’il est nécessaire de renforcer le lien transatlantique… et donc d’établir une coopération « plus étroite » entre l’Otan et l’UE.
Sans surprise, le texte réaffirme que l’Otan demeure « le fondement de la défense collective de ses membres »… mais il reconnaît aussi « l’intérêt d’une défense européenne plus forte et plus performante, qui contribue effectivement à la sécurité mondiale et transatlantique, complète l’action de l’Otan et soit interopérable avec celle‑ci ».
Soulignant les « résultats concrets » obtenus dans les domaines faisant déjà l’objet d’une coopération étroite entre elles, les deux organisations affirment leur entention de porter leur « partenariat à un niveau supérieur ».
« Nous allons collaborer davantage encore dans les domaines où nous le faisons déjà, et nous allons élargir et approfondir notre coopération pour traiter certains enjeux, en particulier l’intensification de la compétition géostratégique, la résilience, la protection des infrastructures critiques, les technologies émergentes et technologies de rupture, l’espace, les incidences du changement climatique sur la sécurité, ainsi que la manipulation de l’information par des acteurs étrangers et l’ingérence de tels acteurs dans la sphère de l’information », annoncent-elles.