La force aérienne ukrainienne revendique une frappe contre le navire de débarquement russe Novotcherkassk
Peu après, le commandant de la force aérienne ukrainienne, le général Mikoa Olechtchouk, a revendiqué la responsabilité d’une frappe contre le navire de débarquement russe « Novotcherkassk » [Projet 775, code Otan : classe Ropucha], soupçonné de transporter des munitions téléopérées [MTO ou drones « kamikazes »] de type Shahed/Geran.
« Vers 2h30 [00h30 GMT], le 26 décembre, l’aviation tactique de l’armée de l’air a attaqué avec des missiles de croisière le grand navire de débarquement Novotcherkassk de la flotte de la mer Noire de la Fédération de Russie dans la région de Feodossia », a en effet affirmé le général Olechtchouk, via la messagerie Telegram. « La flotte russe devient de plus en plus réduite », s’est-il réjoui.
Cette attaque a probablement été menée par au moins un bombardier tactique Su-24 « Fencer », armé de missiles de croisière SCALP ou Storm Shadow.
Le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksyonov, a confirmé l’attaque contre Feodossia, celle-ci ayant provoqué un incendie rapidement maîtrisé. « Tous les services d’urgence sont sur les lieux », a-t-il assuré, avant d’indiquer que plusieurs habitations allaient être évacuées.
Cela étant, le ministère russe de la Défense, a admis que le « Novotcherkassk » avait été endommagé par des « missiles guidés », avant d’affirmer que deux Su-24 ukrainiens avaient été abattus dans la région de Nikolaïev [ou Mykolaïv], ce qui ne peut pas être confirmé pour le moment.
Cette frappe rappelle celle qui avait été effectuée en septembre dernier contre le chantier naval S. Ordjonikidze, à Sébastopol. Alors en cale sèche, le sous-marin « Rostov-sur-Don » [classe Kilo] et le navire de débarquement « Minsk » [classe Ropucha], avaient été gravement endommagés [si ce n’est détruits].
Pour rappel, construit dans les années 1980 à Gdansk [Pologne], le « Novotcherkassk » peut transporter 10 chars de combat et 340 soldats. Il avait été touché une première fois lors d’une attaque ukrainienne alors qu’il était amarré à Berdiansk, le 25 mars 2022. Un autre navire de débarquement, le Saratov [classe Alligator] avait été coulé lors de cette frappe.
Si sa contre-offensive a échoué à percer les défenses russes, l’Ukraine, pourtant dépourvue de navires de guerre, a toutefois réussi à tenir la marine russe à l’écart, ce qui lui a permis de rouvrir le couloir maritime nécessaire pour ses exportations de céréales via ses ports de la mer Noire. La semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a d’ailleurs salué une « grande victoire », obtenue grâce à l’usage de missiles de croisière fournis par la France et le Royaume-Uni, de munitions téléopérées, d’opérations spéciales et de drones navals.
La mise en œuvre de tels moyens a contraint la marine russe à éloigner une grande partie de ses navires de la Crimée, en les transférant à Novorossiïsk. Les détroits menant à la mer Noire ayant été fermés par la Turquie, elle n’a en effet pas la possibilité de remplacer ses unités perdues…
Par ailleurs, la frappe contre le navire de débarquement « Novotcherkassk » est survenue quelques heures à peine après que Moscou a revendiqué la prise de la ville de Marïnka [région de Donetsk], transformée en place forte par les forces ukrainiennes en 2014. « Nos troupes ont [maintenant] la possibilité d’atteindre une zone opérationnelle plus large », a fait valoir Vladimir Poutine, le président russe, le 25 décembre. Cependant, cette affirmation a été démentie par Kiev, l’état-major ukrainien ayant assuré qu’il avait toujours des troupes dans cette localité.