La Marine nationale a évalué un nouveau type de drone aérien à bord d’un porte-hélicoptères amphibie
Cette liste ne demande qu’à être complétée. Pour cela, encore faut-il évaluer leurs performances et les capacités qu’ils sont susceptibles d’offrir. Aligner des drones aériens sur un pont d’envol ne rime à rien si on n’a aucune idée du bénéfice que l’on peut en attendre. Il s’agit de définir et d’éprouver des concepts d’emploi en fonction de scénarios représentatifs de missions opérationnelles. Tel est d’ailleurs l’objet du projet « Perseus », mis en avant lors de la dernière mise à jour du plan stratégique Mercator de la Marine nationale.
« Facteur de supériorité opérationnelle », l’innovation technologique est « au cœur du projet Perseus », qui vise à « intégrer plus vite les idées prometteuses qui deviendront les capacités déterminantes pour les combats futurs », tout en favorisant le rapprochement entre la Direction générale de l’armement [DGA], les industriels et les unités opérationnelles de la Marine, est-il expliqué dans ce plan stratégique.
C’est donc dans le cadre de ce projet Perseus que, le 19 février, la Marine nationale a évalué un nouveau type de drone à bord d’un porte-hélicoptères amphibie. Les images de cet essai ont été diffusée par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, via X [anciennement Twitter].
Le drone en question – de type DT46 – a été mis au point par la société haut-garonnaise Delair. Cet appareil a la particularité de pouvoir être configuré soit en version VTOL [décollage et atterrissage vertical], soit en version « voilure fixe », auquel cas il a besoin d’une catapulte pour décoller.
Pouvant être rapidement déployé [moins de 15 minutes], le DT46 présente des performances différentes selon sa configuration. En mode VTOL, il est capable de rester en vol pendant 3h30 et porter une charge utile de 5 kg tandis qu’en mode « voilure fixe », il affiche une endurance de 7 heures. Le décollage et l’atterrissage se font automatiquement. D’après Delair, sa portée de communication, « entièrement chiffrée », est de 100 km. Il peut emporter différents types de capteurs, dont une boule optronique, un LIDAR et un IMSI-catcher.
Visiblement, ce DT46 a donné satisfaction. « Expérimentation réussie sur le porte-hélicoptères amphibie, pour ces nouveaux drones 100 % français, désormais capables d’atterrir sur une zone beaucoup plus restreinte. La LPM permet des résultats concrets : nos Armées recevront leurs premières livraisons dès le mois de mars », a en effet commenté M. Lecornu.
Pour le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, la « réussite » de cette évaluation d’un « drone léger et plus facile d’emploi » marque « une étape supplémentaire dans les démarches de Polaris [une « marine de combat », ndlr] et Perseus ».
Cependant, à en juger par les images, cet essai du DT46 a été réalisé par temps calme, dans la rade de Toulon. Probablement qu’il y en aura d’autres, afin d’éprouver ses capacités en haute mer et dans des conditions météorologiques moins clémentes.
À bord d’un PHA, on peut imaginer qu’un drone DT46 permette de reconnaître une zone avant le lancement d’une opération amphibie ou de vérifier qu’aucun navire potentiellement hostile soit en approche. En réalité, l’éventail des missions qu’il pourra effectuer dépendra de la nature de sa charge utile.