Top départ pour le renouvellement des systèmes de franchissement de l’armée de Terre
Un second essai concluant pour SYFRALL ? Une douzaine d’années après un premier appel d’offres infructueux, le ministère des Armées relance officiellement la compétition pour le renouvellement des moyens de franchissement de coupures humides de l’armée de Terre.
Après la demande d’information émise en 2021, place à la mise en concurrence en bonne et due forme. Son objet ? Le développement et la fourniture d’au maximum une vingtaine de systèmes de franchissement léger lourd (SYFRALL). Conduit par la Direction générale de l’armement, cet appel d’offres européen débouchera sur un marché composé d’une tranche ferme et de tranches optionnelles.
Destiné à remplacer les engins de franchissement de l’avant et ponts flottants motorisés, un système SYFRALL sera composé de portières de classe MLC 40R et MLC 85C/100R et des ponts de classe MLC 85C/100R, le tout embarqué sur camion porteur protégé ou non. De quoi permettre à toute la gamme de véhicules SCORPION ou à un char Leclerc rénové de traverser rivières, lacs et autres fleuves. Tous les régiments du génie en seront dotés, à l’image d’un 3e régiment du génie au sein duquel sera créée une section de franchissement.
Le ministère des Armées semble cette fois déterminé à matérialiser des réflexions lancées il y a deux décennies. Entre la DI et le lancement de la procédure d’acquisition, de l’eau a coulé sous les ponts. Non seulement les systèmes en service ont près de 40 années de service au compteur, mais le conflit russo-ukrainien aura aussi mis en lumière l’urgence de renforcer les moyens d’appui à la mobilité, axe d’effort parmi d’autres identifiés par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, dans un document publié l’an dernier.
Depuis, une nouvelle loi de programmation a été adoptée pour la période 2024-2030. Un document grâce auquel SYFRALL a maintenant un cap : huit portières et 300 mètres de pont devraient être en service en 2030, une capacité portée à 2500 m à l’horizon 2035. Conduite selon une logique incrémentale, l’opération bénéficiera cette année d’une première ligne de 37 M€ en autorisations d’engagement. De quoi assurer le lancement en réalisation et notifier la commande des têtes de série.
De source industrielle, les concepteurs de l’EFA et du PFM, CEFA et CNIM Systèmes Industriels, auraient décidé de combiner les forces pour mieux se positionner face à l’éventuelle concurrence française et étrangère. Un duo renforcé par Soframe et dont le pilier CSI planche depuis quelques années sur un PFM de nouvelle génération.
Crédits image : cellule communication/6e RG