Israël affirme avoir détruit «des milliers de lance-roquettes» du Hezbollah
Dans un message adressé aux habitants du sud du Liban, l’armée israélienne a annoncé le lancement, ce dimanche 25 août, de frappes sur le pays en ciblant le Hezbollah, qui a cependant mené au petit matin « des attaques de grande envergure » contre Israël. Le ministre de la Défense israélien a décrété l’état d’urgence pour 48 heures. Les avions israéliens auraient « visé et détruit des milliers de rampes de lancement de roquettes du Hezbollah ».
RFI avec AFP – Publié le :
L’armée israélienne a annoncé ce dimanche 25 août qu’elle avait opéré des frappes préventives au Liban. Le Hezbollah libanais a cependant annoncé avoir lancé dimanche « plus de 320 » roquettes Katiouchas sur onze bases militaires en Israël et sur le Golan syrien occupé, dans le cadre de « la première phase » de sa riposte à l’assassinat d’un chef militaire le 30 juillet. Dans un communiqué, la formation pro-iranienne a précisé que cette « première phase » s’était « achevée avec succès », précisant qu’elle avait pour objectif de viser les « casernes et positions israéliennes afin de faciliter le passage des drones d’attaques » vers le territoire israélien « en profondeur ». « Notre opération militaire d’aujourd’hui est terminée et accomplie », a donc déclaré le Hezbollah soutenu par l’Iran. Les affirmations d’Israël « concernant l’action préventive qu’il a menée […] et l’échec de l’attaque de la résistance sont des affirmations vides de sens », a-t-il ajouté. Dans l’immédiat, les autorités israéliennes n’ont pas fait état de positions militaires touchées. Le Hezbollah a en outre averti qu’Israël serait « sévèrement puni » s’il portait atteinte aux civils au Liban.
Les murs de la maison ont tremblé plusieurs fois…00:45, Johanna, habitante de la ville israélienne de Maalot
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a tenu une réunion du cabinet de sécurité à 4h TU. Le ministère de la Défense a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire d’Israël pour 48 heures. Yoav Gallant a publié un décret dans lequel il écrit être « convaincu qu’il existe une forte probabilité qu’une attaque soit menée contre la population civile également dans les autres zones du pays sur lesquelles la déclaration de « situation spéciale » sur le front intérieur ne s’applique pas ». « Je déclare par la présente la « situation spéciale » […] dans les autres zones du pays », ajoute le texte. En raison des frappes, des vols de ce dimanche matin à Tel-Aviv ont été retardés ou déroutés, mais la situation est depuis revenue à la normale, a annoncé l’aéroport Ben-Gourion.
« Toute personne se trouvant à proximité de zones où le Hezbollah opère doit quitter immédiatement les lieux pour se protéger et protéger sa famille », a exhorté l’armée israélienne. Celle-ci a affirmé avoir « observé des préparatifs pour lancer des obus et des missiles » contre Israël. L’armée « fera tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens d’Israël », a-t-elle encore indiqué. « Décréter l’état d’urgence permet à l’armée de donner des instructions aux civils en Israël, notamment d’interdire des rassemblements ou de fermer des sites », précise le cabinet de Yoav Gallant. Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a précisé lors d’une allocution télévisée qu’il reste « possible d’organiser des activités éducatives et de se rendre au travail » dans les secteurs du nord du pays où l’état d’urgence vient d’être étendu, à condition de rester dans « des zones où l’on peut atteindre un abri dans le délai conforme », soit moins d’une minute et demie.
Ces frappes surviennent en pleines négociations au Caire visant à tenter d’obtenir une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent en territoire israélien le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Dans un message vidéo sur le réseau social X, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a déclaré que « des avions de chasse sont en train d’attaquer des cibles du Hezbollah ».
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, mouvement chiite soutenu par l’Iran, sont quasiment quotidiens depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Le Pentagone a assuré que les États-Unis étaient au côté d’Israël : « Nous continuons à suivre de près la situation et nous avons été très clairs sur le fait que les États-Unis sont prêts à soutenir la défense d’Israël », a déclaré un porte-parole du Pentagone dans un communiqué.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a annoncé avoir informé son homologue américain Lloyd Austin par téléphone : « Nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens dont nous disposons pour défendre nos citoyens », a-t-il notamment dit. Dans le même temps, son bureau assure que les deux ministres ont « discuté de l’importance d’éviter une escalade régionale ». À ce stade, écrit notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul, on ne sait pas si la délégation israélienne aux pourparlers sur une trêve et la libération d’otages va se rendre dans la capitale égyptienne pour la reprise des négociations.