Artillerie : L’armée de Terre a terminé l’évaluation du couple formé par le CAESAr et le drone DT46 de Delair
Le 6 novembre, à Canjuers [Var], le 3e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] va effectuer un exercice au cours duquel ses CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie] seront associés au Système de minidrone de renseignement [SMDR], lequel repose sur trois drones Spy’Ranger [fournis par Thales].
Selon les explications fournies par le ministère des Armées, le SMDR permet « aux observateurs d’artillerie de se soustraire à la vue de l’adversaire, d’accroître la transparence du champ de bataille et d’optimiser la portée et la précision » du CAESAr.
Mais ce n’est pas la première fois que ce mode opératoire est expérimenté. L’an passé, lors d’une campagne de tirs ayant duré cinq semaines, le 40e Régiment d’Artillerie [RA] avait « pris en compte l’accélération de la boucle renseignement – feux » en ayant justement recours au SMDR.
Seulement, les Spy’Ranger sont désormais de conception ancienne, le marché « SMDR » ayant été notifié à Thales par la Direction générale de l’armement [DGA] en 2016. Ce qui est une éternité dans ce domaine… D’autant plus que des drones plus performants et mieux adaptés aux contraintes des artilleurs sont désormais sur le marché. C’est notamment le cas du DT-46 du constructeur français Delair.
Ayant la particularité de fonctionner selon deux configurations [VTOL, c’est-à-dire à décollage et atterrissage verticaux, ou voilure fixe], il affiche une endurance comprise entre 3h30 et 7h30, tout en portant une charge utile de 5 kg [boule optronique, LIDAR, etc.]. Sa portée est de 100 km… alors que celle du Spy’Ranger n’est que de 30 km.
D’où le vif intérêt que lui porte la Section technique de l’armée de Terre [STAT], qui vient de finaliser son évaluation technico-opérationnelle [EVTO], avec le concours du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste [RAP]. Et, visiblement, le DT-46 a donné satisfaction.
« Ce drone sera prochainement déployé dans l’armée de Terre. Il effectuera des missions de renseignement et d’acquisition d’objectifs au profit de l’artillerie », a fait savoir la STAT, via le réseau social LinkedIn. Et de préciser que les tirs effectués par son équipe de marque « drones spécialisés », renforcée par des « télépilotes » du 3e RAMa, du 11e RAMa et du 68e RAA et avec le concours du 35e RAP ont été les « premiers » à avoir été « réalisés avec une numérisation ATLAS complète entre un drone et des CAESAr ».
Pour rappel, le système ATLAS [Automatisation des Tirs et Liaisons de l’Artillerie Sol/sol] permet de transmettre automatiquement des « informations entre les principales équipes du régiment dans la fonction feux mais aussi dans les fonctions commandement, renseignement, logistique et NBC ».