Guerre en Ukraine, jour 97 : enquête sur la mort d’un journaliste français, nouvelles sanctions contre la Russie

Guerre en Ukraine, jour 97 : enquête sur la mort d’un journaliste français, nouvelles sanctions contre la Russie

Les faits

Kiev a remporté la bataille de l’embargo pétrolier européen, censé assécher le financement de « la machine de guerre » de Moscou, mais les forces russes continuaient mardi 31 mai de progresser dans l’est de l’Ukraine. Une enquête a été ouverte pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV.

La Croix (avec AFP) – publié

https://www.la-croix.com/Monde/guerre-ukraine-russie-97e-jour-conflit-ukrainien-invasion-armee-russe-poutine-2022-05-31-1201217675


Enquête ouverte pour crimes de guerre après la mort d’un journaliste français

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV tué dans l’est de l’Ukraine alors qu’il accompagnait des civils à bord d’un bus humanitaire près de Severodonetsk.

L’enquête de flagrance confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur « les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter », présent avec lui lors du reportage, a précisé lundi 30 mai le Pnat.

Le président ukrainien a rendu hommage dans une allocation télévisée au journaliste tué, adressant ses « sincères condoléances aux collègues et à la famille de Frédéric ».

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l’exercice de leur profession, selon un décompte de Reporters sans frontières.

Sixième salve de sanctions contre la Russie

Les 27 pays membres de l’Union européenne se sont mis d’accord dans la nuit de lundi à mardi 31 mai sur un embargo progressif contre le pétrole russe. Il concernera dans un premier temps le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de la Hongrie.

Ce sixième paquet de sanctions européennes comprend aussi l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont la Sberbank, principal établissement du pays. Les dirigeants européens ont également approuvé lundi soir l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie.

Les forces russes progressent

Les forces russes progressent dans l’est du pays. Elles affrontent les forces ukrainiennes au cœur de Severodonetsk, ville clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien. L’armée russe tente d’en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s’est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Volodymyr Zelensky a reconnu que l’armée ukrainienne était en difficulté.

« Du côté de Donetsk, l’ennemi attaque nos troupes au mortier, à l’artillerie et au lance-grenade le long de la ligne de front. Les efforts se concentrent sur la prise de contrôle de Severodonetsk », résume le premier point mardi matin de l’armée ukrainienne. Les forces russes visent le bassin minier du Donbass, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.

Les forces ukrainiennes ont affirmé néanmoins regagner du terrain dans le Sud, notamment dans la région autour de Kherson, ville proche de la Crimée et passée sous contrôle russe début mars. « L’ennemi a quitté le village de Mykolaïvka, dans le nord de la région de Kherson », affirme un bulletin de l’armée ukrainienne publié dans la nuit de lundi à mardi, évoquant le départ en « panique » de soldats russes « démoralisés ».

L’Ossétie du Sud renonce à son projet de référendum d’intégration à la Russie

Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d’Ossétie du Sud ont annoncé lundi renoncer à l’organisation d’un référendum sur leur intégration à la Russie. Dans un décret, le « président » Alan Gagloev a invoqué « l’incertitude liée aux conséquences légales » de la consultation décidée par son prédécesseur et qui devait se tenir le 17 juillet.

Il a également mis en avant « l’inadmissibilité d’une décision unilatérale par référendum sur des questions relevant des droits et intérêts légitimes de la Fédération de Russie ».