L’Ukraine a bien demandé des chars Leclerc à la France
L’ambassadeur de France à Kiev a confirmé cette requête, qui n’a pas abouti
L’Ukraine a bien demandé que la France lui fournisse des chars Leclerc. Evoquée dans l’Opinion, l’information a été confirmée par l’ambassadeur de France à Kiev, Etienne de Poncins, lors de son audition devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale en novembre, dont le compte rendu a été rendu public ce mardi.
« Une demande a été faite concernant des chars Leclerc. Son examen est en cours. Pour de telles questions, le dialogue a lieu directement entre les deux présidents », a assuré le diplomate. Il vient de publier Au cœur de la guerre (XO Editions), le récit très vivant de son expérience dans les premiers jours du conflit.
La demande ukrainienne ne semble pas avoir reçu une réponse positive de la part d’Emmanuel Macron. Pas plus que d’autres nations occidentales, la France ne souhaite, pour l’instant, livrer de tels engins de combat très puissants à l’armée ukrainienne. Pour des raisons politiques, par crainte de l’escalade, mais aussi — plus prosaïquement — à cause de la réticence de l’état-major à se séparer de ses Leclerc, dont un peu moins de 200 seraient opérationnels.
Des chars Leclerc, la France en a pourtant envoyé un escadron dans la région… mais en Roumanie
Mission Aigle. Comme le dit un parlementaire,« nous ne sommes pas hyper-épais »… La France a livré à Kiev 18 canons Caesar, deux lance-roquettes LRU et deux batteries antiaériennes Crotale. Des chars Leclerc, la France en a pourtant envoyé un escadron dans la région… mais en Roumanie. Treize de ces blindés lourds, du 1er régiment de chasseurs de Verdun, participent à la mission Aigle de « renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Otan », dont la Roumanie est membre.
L’Ukraine souhaite également disposer de systèmes de défense sol-air SAMP/T-Mamba. Or, l’armée de l’air française n’en possède que huit — dont un déployé, lui aussi, en Roumanie. Chaque Mamba peut mettre en œuvre quatre lanceurs, armés de huit missiles Aster30. C’est finalement l’Italie qui devrait livrer l’un de ses systèmes, de conception franco-transalpine.