MGCS : Le ministère des Armées se « félicite » du partenariat stratégique entre KNDS et Leonardo
Et pour cause : au moment où elles ont eu lieu [en octobre], le projet MGCS venait d’être relancé après la signature d’une fiche d’expression commune des besoins par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, et son homologue allemand, le général Alfons Mais. Ce qui constituait en soi une avancée notable au regard des doctrines différentes de part et d’autre du Rhin.
En outre, si le MGCS était bloqué à la phase d’étude d’architecture [SADS Part 1] lancée en 2020, c’était parce que les industriels impliqués – notamment Nexter et Rheinmetall – peinaient à se mettre d’accord sur certains aspects de ce programme, en particulier sur l’armement du char de combat de nouvelle génération qui en sera issu.
Quoi qu’il en soit, il n’était pas encore question d’accueillir d’autres partenaires au sein du MGCS, comme l’Italie ou les Pays-Bas, sauf sous le statut d’observateur.
Or, le 13 décembre, sous le patronage du ministère italien de la Défense, KNDS, formé, à parts égales, par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann, a scellé une « alliance stratégique » avec le groupe Leonardo, en vue de « créer un véritable groupe européen de défense » et de « coopérer plus étroitement dans le domaine de l’électronique de défense terrestre ».
Et selon le communiqué publié par les deux groupes, cette « alliance stratégique » doit permettre la « mise en œuvre de programmes en coopération entre les nations européennes, en renforçant leur base industrielle nationale et en développant la future génération de plateformes de véhicules blindés, notamment le MGCS ».
Dans le même temps, la branche allemande de KNDS [c’est à dire Krauss Maffei Wegmann] a signé un autre accord avec Leonardo pour la mise en oeuvre conjointe du programme d’acquisition de chars de combat avec une « solution basée » sur le Leopard 2A8, pour les besoins de l’armée italienne.
Leonardo étant un concurrent de l’électronicien Thales, ce rapprochement aura certainement des conséquences sur la participation de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française au MGCS. Et même sur celle de l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit, cet accord entre KNDS et le groupe italien a été salué par le ministère des Armées, qui a dit y voir une « opportunité » pour la BITD française.
« La création d’un partenariat stratégique entre Leonardo et KNDS, groupe dont l’État français est actionnaire à 50% et composé de Nexter et de KMW – est une opportunité pour l’industrie terrestre européenne, et en particulier pour l’industrie française », a en effet réagi le ministère, via un communiqué. Comment se traduiront ces « opportunités »? Mystère…
« Ce partenariat a fait l’objet d’échanges entre le ministre des Armées, Sébastien Lecornu et le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto depuis plusieurs mois », a-t-il ajouté, avant de préciser que cet accord « s’inscrit en cohérence avec les discussions en cours à propos de l’entrée de l’Italie comme membre à part entière du programme MGCS ».