Sahel : Le Danemark confirme l’engagement de ses forces spéciales au sein de Barkhane
Début avril, le gouvernement danois a fait part de son intention de participer à l’opération Barkhane, conduite par la France au Sahel, via le groupement européen de forces spéciales « Takuba », chargé d’accompagner les armées locales – notamment maliennes – au combat. Mais pour cela, il lui fallait obtenir le feu vert du Parlement [le Folketing].
Près de deux mois plus tard, le 25 mai, ce dernier a approuvé, à une large majorité, l’envoi de 105 militaires danois au Sahel, en appui de Barkhane, dont 60 seront affectés au groupement Takuba. Il est question pour Copenhague de déployer également une équipe chirurgicale, un élément de soutien logistique national, et, fait peu habituel, une capacité de cyberdéfense.
La mission des militaires danois au Sahel débutera en janvier 2022 et devrait durer douze mois.
La décision que vient de valider le Folketing permettra de relever en partie les 150 militaires suédois actuellement engagés au sein de Takuba, leur mission devant théoriquement prendre fin à la fin 2021. Cela étant, Copenhague n’envisage pas d’engager à nouveau des hélicoptères au Sahel, comme cela fut le cas en 2020, avec deux EH-101 Merlin. Ce qui fait qu’il faudra sans doute trouver d’autres contributions pour remplacer les trois UH-60 Black Hawk déployés par la Suède.
Pour rappel, le groupement Takuba réunit actuellement des commandos français, estoniens, tchèques et suédois, lesquels seront bientôt rejoints par 200 militaires italiens, dotés d’une vingtaine de véhicules et de huit hélicoptères.
Quoi qu’il en soit, la ministre danoise de la Défense, Trine Bramsen, a salué le vote des députés. « Lorsque la lutte contre le terrorisme évolue, il en va de même pour l’effort danois. Car il existe encore des forces perverses qui détruiront notre liberté, notre sécurité et notre mode de vie démocratique. Du côté danois, nous avons la responsabilité commune d’empêcher les organisations terroristes de s’enraciner dans des sociétés instables », a-t-elle fait valoir.
« L’État islamique et al-Qaïda tentent de s’implanter dans la région du Sahel. Ils ne doivent pas réussir à créer un nouvel espace pour leur régime monstrueux de violence et de terreur. Nous devrons lutter contre cela. Par conséquent, je suis heureux que nous, avec une large majorité derrière nous, renforçons maintenant les efforts militaires du Danemark dans la région, qui vont de pair avec notre travail de développement et nos efforts humanitaires. Un Danemark actif dans le monde signifie un Danemark plus sûr », s’est quant à lui félicité Jeppe Kofod, le chef de la diplomatie danoise.
Par ailleurs, le Folketing a également validé l’envoi d’une frégate et d’une force opérationnelle maritime dans le golfe de Guinée, à compter de novembre 2021 et pour une durée de cinq mois. Là, il s’agit pour Copenhague de lutter contre la piraterie maritime qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans cette région. Cette mesure répond en partie à la compagnie maritime Maesrk, qui a récemment demandé la mise en place d’une coalition militaire afin de protéger la navigation commerciale dans cette partie du monde.
« La présence militaire est un élément clé du rétablissement de la sécurité dans le golfe de Guinée. En tant que grande nation maritime dotée d’une flotte militaire forte, nous sommes donc à l’avant-garde de la bataille. Notre marine possède une vaste expérience dans la lutte contre la piraterie, et je prévois que davantage de pays appuieront cet effort dans un proche avenir. L’espoir est que notre présence dissuadera les pirates et rendra leur travail beaucoup plus difficile », a résumé Trine Bramsen.
Photo : Archive – ministère danois de la Défense