Tensions au Proche-Orient : la France invite ses ressortissants à quitter le Liban « dès que possible »
Les menaces du Hezbollah et de l’Iran vis-à-vis d’Israël incitent de nombreux pays, dont la France, à demander à leurs ressortissants de quitter au plus vite le Liban.
La France invite ses ressortissants, particulièrement ceux de passage, se trouvant au Liban, à quitter « dès que possible » ce pays dans un « contexte sécuritaire très volatile », a exhorté, ce dimanche 4 août, le ministère des Affaires étrangères.
« Des vols commerciaux directs et avec escales vers la France sont encore disponibles », a précisé le Quai d’Orsay. « Face aux risques d’escalade militaire au Proche-Orient », Paris demandait déjà « instamment » à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban.
Des risques d’escalade militaire au Proche-Orient
Cette nouvelle recommandation s’inscrit dans le cadre de la décision prise samedi par les compagnies aériennes Air France et Transavia France de prolonger la suspension de leurs vols vers Beyrouth jusqu’au 6 août inclus au moins « en raison de la situation sécuritaire ».
Dans un contexte sécuritaire très volatile, nous invitons les ressortissants français à prendre leurs dispositions maintenant pour quitter le Liban dès que possible. Pour rappel, face aux risques d’escalade militaire au Proche-Orient, il est instamment demandé aux ressortissants français de ne pas se rendre au Liban.
La France recommande également à ses ressortissants résidant en Iran « de quitter temporairement le pays » s’ils le peuvent, estimant qu’il y a un risque de fermeture de l’espace aérien et des aéroports iraniens.
Emmanuel Macron appelle à éviter « à tout prix » une escalade
Cette consigne intervient dans un contexte de tensions extrêmement fortes avec Israël, après l’assassinat, attribué par l’Iran à Israël, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué mercredi 31 juillet à Téhéran. L’Iran a promis de se venger.
Le président français Emmanuel Macron et le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé ce dimanche 4 août à éviter « à tout prix » une escalade, selon le compte-rendu d’une conversation téléphonique publié par l’Élysée.
Le ministère libanais de la Santé a indiqué lui dans la nuit de dimanche à ce lundi 5 août qu’une « frappe ennemie israélienne » avait tué deux personnes à Houla, dans le sud du pays. Un peu plus tôt, l’armée israélienne avait annoncé avoir « identifié un terroriste du Hezbollah pénétrant dans une structure militaire » dans ce secteur, et avoir « frappé » celle-ci.
Les violences transfrontalières ont fait 547 morts, dont 115 civils, au Liban depuis l’attaque du Hamas en Israël en octobre, selon un décompte de l’AFP.
Le chef du Hezbollah menace d’une « bataille ouverte sur tous les fronts »
Israël n’a pas commenté l’attaque contre Ismaïl Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après l’attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza.
Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a de son côté menacé Israël d’un « châtiment sévère », et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, d’une « bataille ouverte sur tous les fronts », le Hamas et les rebelles yéménites Houthis jurant aussi de riposter.
En face, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a affirmé dimanche que l’armée était « prête à réagir rapidement ou à attaquer ».
Les États-Unis, eux, ont musclé leur dispositif militaire sur place avec davantage de navires de guerre et avions de combat. « Simultanément, nous nous efforçons de désamorcer la situation diplomatiquement », a assuré Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale.
Alors que le Liban risque d’être en première ligne d’une escalade, la Suède, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Jordanie, l’Arabie saoudite et donc la France ont ainsi appelé leurs ressortissants à quitter le pays.
L’offensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent près de 40 000 morts
La guerre à Gaza a entraîné l’ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l’Iran appelle « l’axe de la résistance » face à Israël.
Samedi, le Hezbollah a affirmé avoir pour la première fois ciblé la ville de Beit Hillel dans le nord d’Israël avec des dizaines de roquettes et l’armée israélienne a riposté par des frappes dans le sud du Liban, des échanges quasi-quotidiens à la frontière israélo-libanaise depuis le 8 octobre.
Dans le même temps, l’armée israélienne poursuit son offensive contre le territoire palestinien de Gaza, ravagé et menacé de famine selon l’ONU.
Le Hamas, qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, est considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
Son attaque le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.
L’offensive israélienne à Gaza a, elle, fait jusqu’à présent 39 583 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.
Avec AFP