Le gouvernement américain approuve la vente d’avions de combat F-15EX à Israël pour 18 milliards de dollars
En janvier 2023, le ministère israélien de la Défense confirma son intention de se procurer 25 chasseurs-bombardiers F-35I supplémentaires ainsi que 25 avions de combat F-15EX « Eagle II » [désignés F-15IA Ra’am II dans la nomenclature israélienne]. Il était aussi question de porter 25 anciens F-15I à ce nouveau standard.
Seulement, après l’attaque terroriste lancée par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, des tensions sont apparues entre l’administration du président Joe Biden et le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, la première estimant que la riposte contre les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza allait trop loin.
Ainsi, en mars, au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis permirent l’adoption d’une résolution exigeant un « cessez-le feu immédiat » à Gaza durant le mois de ramadan. Puis, quelques semaines plus tard, alors que Tsahal s’apprêtait à lancer une opération à Rafah, le président Biden exprima son désaccord en annonçant que la livraison de certaines munitions à Israël allait être suspendue.
Pour autant, il n’était pas question pour Washington de remettre en question les livraisons potentielles d’avions de combat à Israël. En avril, CNN et l’agence Reuters rapportèrent que le gouvernement américain était sur le point d’autoriser la vente de 50 F-15EX [ou F-15IA] et la modernisation de 25 F-15I pour un montant estimé à plus de 18 milliards de dollars. Mais avant de publier un avis pour obtenir l’aval du Congrès, l’administration Biden a d’abord voulu prendre la température auprès des élus les plus influents.
Quant à la demande israélienne concernant les 25 F-35I supplémentaires, elle n’avait pas besoin de faire l’objet d’une notification au Congrès. Aussi, un accord a été trouvé en juin dernier. D’une valeur d’environ 3 milliards de dollars, il doit être financé par le programme américain de financement militaire étranger [FMF] dédié à Israël, doté de 38 milliards pour la période 2019-28.
Finalement, le dossier des F-15EX/IA s’est débloqué le 13 août, avec la publication par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains], d’un avis recommandant au Congrès d’accepter la vente de 50 appareils ainsi que celle de kits de modernisation à mi-vie pour 25 F-15I [désignés F-15I+].
« Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël et il est essentiel pour les intérêts nationaux américains de l’aider à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense forte et opérationnelle. La vente proposée est conforme à ces objectifs », a justifié la DSCA dans son avis. « L’intégration des F-15IA au sein de l’aviation de combat israélienne améliorera son interopérabilité avec les systèmes américains et renforcera ses capacités pour faire face aux menaces ennemies actuelles et futures », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, développé par Boeing, le F-15EX est doté de deux nouveaux moteurs F110-GE-129, de commandes de vol électriques, d’un radar à antenne active [AESA] APG-82(V)1, d’un capteur IRST, d’une suite de guerre électronique EPAWSS [Eagle Passive/Active Warning Survivability], d’un ordinateur de mission ADCP-II [Advanced Display Core Processor-II], d’un cockpit numérique, et d’une liaison de données lui permettant de communiquer avec le F-35.
Par ailleurs, la DSCA a également approuvé cinq autres ventes potentielles concernant Israël, à savoir 30 missiles air-air AIM-120C-8 AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile] pour 102,5 millions de dollars, près de 33’000 obus de 120 mm pour 774,1 millions de dollars, 50’000 obus de mortier M933A1 de 120 mm pour 61,1 millions de dollars et un nombre non précisé de véhicules tactiques de type M1148A1P2 pour 583,1 millions de dollars.