Ukraine: Washington menace de se retirer des efforts de paix, faute d’avancées rapides

Ukraine: Washington menace de se retirer des efforts de paix, faute d’avancées rapides

Marco Rubio arrive au Quai d’Orsay, jeudi 17 avril. (Photo by JULIEN DE ROSA / POOL / AFP)

C’est ce qu’on appelle souffler le chaud et le froid.

Jeudi soir, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio « a transmis à son homologue russe (Sergueï Lavrov, ndlr) le même message que l’équipe américaine a communiqué à la délégation ukrainienne et à nos alliés européens à Paris: le président Trump et les États-Unis veulent que cette guerre prenne fin et ont maintenant présenté à toutes les parties les grandes lignes d’une paix durable », selon un communiqué du département d’Etat précisant que « l’accueil encourageant réservé à Paris au cadre américain montre que la paix est possible si toutes les parties s’engagent à parvenir à un accord ».

Vendredi matin, en revanche, Marco Rubio a laissé entendre que Washington pourrait se retirer des efforts de paix en Ukraine si les discussions continuaient à piétiner, après une série de réunion, jeudi, à Paris entre Américains, Européens et Ukrainiens.

« Nous devons déterminer dans les prochains jours si (la paix) est faisable ou non », et « si ce n’est pas possible, nous devons passer à autre chose » car « les États-Unis ont d’autres priorités », a-t-il déclaré à quelques journalistes, au pied de son avion à l’aéroport parisien du Bourget.

« Si ce n’est pas possible, si nous sommes si éloignés que cela ne se produira pas (la paix, ndlr), alors je pense que le président arrivera probablement à un point où il dira : Bon, c’est fini », a prévenu Marco Rubio. « Nous devons donc déterminer très rapidement, et je parle de jours, si c’est faisable ou non dans les prochains mois ».

« Je pense que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne peuvent nous aider, faire avancer les choses et nous rapprocher d’une résolution. J’ai trouvé leurs idées très utiles et constructives », lors des discussions de la veille avec les alliés de Kiev à Paris, a commenté le chef de la diplomatie américaine. « A la marge, nous serons prêts à aider quand vous serez prêts à la paix mais nous n’allons pas poursuivre cet effort pour des semaines et des mois », a-t-il déclaré, en rappelant que cette guerre, déclenchée en février 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine, « se déroule sur le continent européen ».

Les premières discussions sur l’Ukraine impliquant Américains, Européens et Ukrainiens, jeudi à Paris, seront prolongées la semaine prochaine par une autre réunion à Londres. Paris et Londres ont monté une « coalition des volontaires », composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une « force de réassurance » destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie. Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou. Et le sujet n’a pas été abordé en détail dans les compte-rendus émis jeudi par la France.