CARTE. Guerre en Ukraine : aide militaire française, accord déjà menacé… Le point du jour

CARTE. Guerre en Ukraine : aide militaire française, accord déjà menacé… Le point du jour

De nouvelles frappes nocturnes poussent Kiev et Moscou à s’accuser de vouloir saboter l’accord annoncé mardi par les États-Unis, ce mercredi 26 mars. Emmanuel Macron, quant à lui, a annoncé une nouvelle aide militaire de 2 milliards d’euros pour l’Ukraine, réclamant également un cessez-le-feu « sans condition préalable ». Voici ce qu’il faut retenir de l’actualité liée à la guerre en Ukraine ce mercredi.

Emmanuel Macron (à droite) et Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse conjointe, à Paris, le 26 mars 2025.
Emmanuel Macron (à droite) et Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse conjointe, à Paris, le 26 mars 2025. | YOAN VALAT / AFP

L’accord annoncé mardi 25 mars 2025 par les États-Unis sur un cessez-le-feu en mer Noire entre Russie et Ukraine apparaît déjà bien fragile, ce mercredi 26 mars. Car les nouvelles frappes menées dans la nuit conduisent Moscou et Kiev à s’accuser mutuellement de vouloir saboter cet accord. Cet enjeu sera sûrement au menu des discussions, jeudi, lors du sommet international sur la sécurité prévu à Paris.

En attendant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé dès ce mercredi soir dans la capitale française, où il a été reçu par Emmanuel Macron. Le président français en a profité pour annoncer une nouvelle aide militaire de 2 milliards d’euros pour Kiev et réclamer à la Russie d’accepter un cessez-le-feu « sans condition préalable ». On fait le point sur l’actualité liée à la guerre en Ukraine ce mercredi.

Kiev et Moscou s’accusent de faire capoter l’accord conclu en Arabie saoudite

De nouvelles frappes ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, poussant Russie et Ukraine à s’accuser mutuellement de vouloir faire capoter l’accord conclu en Arabie saoudite et annoncé hier par les États-Unis, qui prévoit notamment un cessez-le-feu en mer Noire.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que l’armée russe a lancé « 117 drones » explosifs contre les villes et villages d’Ukraine dans la nuit, « 117 preuves » de « la manière dont la Russie continue de faire traîner cette guerre ».

« Le lancement d’attaques d’une telle ampleur après les négociations de cessez-le-feu est un signal clair envoyé au monde entier que Moscou ne va pas œuvrer à une véritable paix », a-t-il dénoncé sur les réseaux sociaux.

Volodymyr Zelensky a en conséquence appelé ses alliés à faire « pression » sur le Kremlin, en particulier les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a entrepris un rapprochement avec Moscou.

Côté russe, les militaires ont accusé l’Ukraine d’avoir lancé des opérations contre des sites énergétiques. « Malgré la déclaration publique de Zelensky acceptant les accords russo-américains […], le régime de Kiev a poursuivi ses attaques », ont-ils affirmé.

Dans un communiqué relayé par l’Agence France-Presse (AFP), l’état-major de l’armée ukrainienne a estimé que « le pays agresseur » portait « des accusations fausses et sans fondement afin de prolonger la guerre » et de « tromper le monde ».

Emmanuel Macron annonce 2 milliards d’euros d’aide supplémentaire pour Kiev

Alors que Volodymyr Zelensky est à Paris, ce mercredi 26 mars 2025, avant un sommet sur la sécurité prévu jeudi, le président français Emmanuel Macron a détaillé le menu de leurs discussions lors d’une conférence de presse conjointe.

Rappelant que « nous avons changé d’ère » face à la menace russe qui « impacte très directement notre sécurité en Europe », le chef de l’État a annoncé une aide militaire supplémentaire de 2 milliards d’euros pour Kiev. L’armée ukrainienne recevra ainsi des missiles antichars Milan, des missiles de défense sol-air, ainsi que des blindés, des chars, des munitions téléopérées et des drones. Ces livraisons seront complétées par la « production d’équipements en Ukraine », a précisé Emmanuel Macron.

Le Président a également indiqué que les moyens qu’un « cessez-le-feu durable » soit « observé et respecté » seraient étudiés ce jeudi lors du sommet à Paris, de même que le format futur de l’armée ukrainienne, un format « crédible » qui permette de « dissuader toute nouvelle agression et résister à toute nouvelle attaque de l’armée russe ».

« À date, la Russie n’apporte aucune réponse solide » pour la paix, et « par ses actes, elle montre sa volonté de continuer la guerre », a regretté Emmanuel Macron, appelant Moscou à accepter un cessez-le-feu « sans condition préalable ». « Vous pourrez compter sur le soutien et l’engagement de la France à vos côtés », a promis le chef de l’État français à Volodymyr Zelensky.

L’Ukraine veut plus qu’une « simple présence » européenne après la guerre

Kiev a besoin de la contribution « sérieuse » de soldats européens prêts à combattre après la guerre et non d’une force de maintien de la paix, a déclaré à l’AFP ce mercredi un responsable ukrainien participant aux négociations pour un cessez-le-feu avec la Russie.

« Nous n’avons pas besoin d’une simple présence pour démontrer que l’Europe est là », a fait valoir Igor Jovkva, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous n’avons pas besoin de missions de maintien de la paix », a-t-il insisté. Et « ce n’est pas la quantité qui compte […]. C’est aussi leur disposition à se battre, se défendre, à être équipés et à comprendre que l’Ukraine est une partie incontournable de la sécurité européenne ».

« Chaque soldat doit être prêt à être impliqué dans un combat réel. C’est ce que les Ukrainiens font depuis trois ans, voire plus », a-t-il jugé, en suggérant que des forces européennes contribuent à sécuriser la frontière avec la Biélorussie, afin de libérer des troupes ukrainiennes qui pourraient se déployer dans des zones plus dangereuses.

L’UE pose ses conditions pour une levée des sanctions

« La fin de l’agression russe non provoquée et injustifiée en Ukraine et le retrait inconditionnel de toutes les forces militaires russes de l’ensemble du territoire ukrainien seraient les principales conditions préalables à la modification ou à la levée des sanctions », a déclaré un porte-parole de l’Union européenne.

Cette levée, au moins partielle, est réclamée par la Russie en préalable à toute application des accords obtenus au terme de pourparlers mardi à Ryad conduits par les États-Unis avec des délégations russe et ukrainienne.

Le Kremlin s’est quant à lui dit satisfait « de la manière pragmatique et constructive dont se déroule » le dialogue avec les États-Unis, ajoutant que des contacts « vraiment intensifs » étaient en cours avec Washington. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, estime qu’un cessez-le-feu « prendra du temps ».

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exhorté de son côté la Russie à accepter un cessez-le-feu « sans condition » en Ukraine, appelant également à ne pas « se laisser leurrer » par le président russe Vladimir Poutine. « Il n’y a pas de situation de dialogue où un cessez-le-feu est constamment lié à des concessions et à de nouvelles exigences », a-t-elle affirmé.

Une journaliste russe tuée par une mine dans une région frontalière de l’Ukraine

Une journaliste de la télévision d’État russe est morte dans l’explosion d’une « mine ennemie » dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a annoncé son employeur ce mercredi sur son site internet.

« Anna Prokofieva, reporter de guerre de Pervy Kanal, a été tuée dans l’exercice de ses fonctions. Cela s’est passé dans la région de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine, où l’équipe de tournage […] a sauté sur une mine ennemie », a expliqué la chaîne de télévision publique, ajoutant qu’un caméraman avait pour sa part été blessé. Ce dernier, Dmitri Volkov, est dans un état « grave », a souligné Alexandre Khinchtein, le gouverneur de la région russe voisine de Koursk, où il est hospitalisé.

Anna Prokofieva, âgée de 35 ans, effectuait des reportages « dans la zone de l’opération spéciale », un euphémisme imposé en Russie pour évoquer l’assaut d’ampleur contre l’Ukraine lancé le 24 février 2022. La diplomatie russe a appelé la communauté internationale et les organisations telles que les Nations unies à réagir à ce décès.