Dans un post Twitter publié ce vendredi 1er avril, l’armée ukrainienne a enjoint aux pays de l’Otan de lui fournir du matériel militaire aérien plus sophistiqué pour contrer l’invasion russe. Ce nouvel appel à l’aide intervient alors que Moscou, qui s’était engagé à réduire sa présence militaire, notamment autour de Kiev, continue de bombarder plusieurs grandes villes du pays.

Avec un budget de 55,91 milliards d’euros en 2020, Moscou figure parmi les plus grosses puissances militaires mondiales, bien loin devant l’Ukraine qui a alloué à ses dépenses militaires près de 5,36 milliards d’euros la même année.

Kiev reconnaît ainsi un « grand écart dans les équipements et les technologies », rappelant que l’armée de l’air russe est « plusieurs fois plus importante que celle de l’Ukraine » et aurait accès à des « technologies de radar et de missiles plus avancées ». Soulignant le rôle crucial d’une supériorité aérienne dans l’issue des combats, l’Ukraine demande, de « toute urgence », à ses alliés, des « avions de combat plus modernes et des outils de défense aérienne depuis le début de la guerre ».

Quels sont les missiles dont dispose l’Ukraine ?

Les lance-missiles Stinger (ou FIM-92 Stinger), notamment livrés par les États-Unis, ne seraient, selon Kiev, pas en mesure de « compenser le manque d’avions de combat modernes et de systèmes de défense antimissile à moyenne et longue portée ».

De courte portée, ces missiles sont principalement utilisés par l’armée ukrainienne pour atteindre les hélicoptères ou les avions de combat à basse altitude. L’Ukraine exploite des missiles à longue portée S-300 qui ne peuvent aller au-delà de 1 100 kilomètres. Les décrivant comme « des systèmes obsolètes de l’ère soviétique », l’armée de l’air demande néanmoins aux États alliés de lui en fournir davantage. L’Ukraine demande enfin à l’Otan l’envoi de « SAM » ou missile antiaérien destinés à atteindre une cible aérienne en étant tiré depuis le sol.

À l’inverse, les troupes russes disposeraient, selon Kiev, de missiles plus récents et performants notamment les S-400 (quatrième génération) qui étaient, en 2019, considérés comme la version la plus évoluée de missiles au monde. Ces missiles disposeraient en effet de radar capable d’accrocher 80 cibles et de contrôler jusqu’à 160 missiles. Il possède, en outre, une capacité antimissile.

► Pourquoi l’Ukraine demande-t-elle des avions de chasse de nouvelle génération ?

Côté aviation, l’armée dénonce le manque d’avions récents, évoquant les F-15 et des F-16 qui sont des avions de chasse supersoniques et bimoteurs de quatrième génération. « Contrairement aux MiG-29 de l’ère soviétique, ces jets sont équipés des technologies de pointe utilisées par l’ennemi, notamment des radars avancés et des missiles modernes », explique l’armée ukrainienne.

La Russie disposerait, selon les sources ukrainiennes, de tout un arsenal d’avions de quatrième et cinquième générations. De cette dernière, on peut notamment noter plusieurs Soukhoï Su-57 qui sont des avions de combat polyvalents dont la dernière version a été mise en service le 25 décembre 2020. De même, les MiG-29 ne sont plus aujourd’hui commandés par l’armée russe qui lui préfère sa version plus moderne le MiG-35 Fulcrum-E, dont les premiers essais datent de 2019.

► Pourquoi les pays de l’Otan se montrent-ils prudents ?

Pour l’heure, comme depuis le début du conflit, les pays occidentaux se montrent sceptiques à l’envoi d’armes plus puissantes. Malgré les 2 milliards de dollars d’aide alloués à Kiev depuis janvier 2021, le président américain Joe Biden a mis son veto, début mars, quant à la fourniture d’avions de chasse soviétiques MiG-29 par crainte de provoquer une escalade de la violence.

Lors d’un sommet, le 24 mars à Bruxelles, entre les pays du G7 et de l’Otan, Emmanuel Macron avait réaffirmé la ligne de l’Occident dans ce conflit : continuer à fournir des armes défensives et létales à l’Ukraine. Cependant, le président français avait réitéré sa position de ne pas livrer de nouveaux équipements comme des chars ou des avions à l’armée ukrainienne.