Les chars légers AMX-10RC cédés par la France à l’Infanterie de marine ukrainienne sont prêts à faire feu
Quoi qu’il en soit, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait alors assuré que les AMX-10RC seraient envoyés en Ukraine dans les deux mois à venir [soit en mars]. Et qu’ils seraient opérationnels une fois achevée la formation des équipages et des techniciens ukrainiens.
Le nombre de chars prélevés dans l’inventaire de l’armée de Terre [qui est en train de les remplacer progressivement par des Engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar] n’a jusqu’à présent jamais été officiellement précisé. Cependant, et sous réserve que les documents présentés comme émanant du Pentagone soient authentiques, au moins 14 exemplaires ont été livrés à la 37e Brigade de l’Infanterie de Marine ukrainienne, qui était encore en cours de création il y a encore peu.
Et, a priori, celle-ci est désormais prête à les utiliser. En effet, ce 18 avril, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, a publié une vidéo montrant des AMX-10RC aux couleurs ukrainiennes en train de manoeuvrer. Et d’après la teneur de son message, ils sont aptes au combat.
« Les Marines ukraniens accueillent leur nouvelle monture de fabrication française : l’AMX-10! Nous l’avons essayé avec nos combattants et sommes convenus de l’appeler le ‘fusil de sniper rapide sur roues », a affirmé M. Reznikov, qui n’a pas manqué de remercier MM. Macron et Lecornu ainsi que [et surtout] « tous les Français » pour leur « soutien indéfectible ».
« Ces engins rapides et modernes, dotés de puissants canons, nous aideront à libérer notre territoire », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il est possible que les techniciens ukrainiens aient apporté quelques modifications à ces AMX-10RC, l’un des interlocuteurs de M. Reznikov ayant assuré qu’ils pouvaient rouler à 120 km/h [contre 85 km/h selon les données techniques] su le « mécanicien peaufine quelque chose ». Propos sérieux ou Galéjade?
Cela étant, l’Ukraine pourrait prochainement recevoir un second lot d’AMX-10RC. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de cessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet récemment déclaré M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.
À cette occasion, le ministre a expliqué la raison pour laquelle la cession de chars Leclerc est exclue. « Je pense que nous n’aurions pas entraîné grand-chose avec des chars Leclerc. Pour cela, il aurait fallu exporter. […] L’exportation du char Leclerc, en revanche, a été timide. Par ailleurs, nous n’en produisons plus », a-t-il dit. Et d’insister : « La décision qui a été prise n’est pas liée à un tabou politique : elle est, au contraire, très opérationnelle ».