Une base industrielle de défense transatlantique ? Deux analyses contrastées

Une base industrielle de défense transatlantique ? Deux analyses contrastées

Études – IFRI – publication du
par Jonathan CAVERLEY – Ethan B. KAPSTEIN – Élie TENENBAUM – Léo PÉRIA-PEIGNÉ

Couv Focus Transat

L’évolution du paysage de la coopération mondiale en matière de défense met la relation transatlantique au défi. Alors que les tensions géopolitiques augmentent et que l’environnement de menaces devient plus complexe, la capacité de l’Europe à assurer au mieux sa sécurité tout en maintenant sa relation avec les États-Unis est devenue primordiale. Ce Focus stratégique offre deux points de vue contrastés sur la dynamique des relations industrielles de défense entre les États-Unis et l’Europe, en soulignant les défis et les opportunités qui attendent les deux parties.

Drapeau des États-Unis et drapeau de l'UE
Drapeau des États-Unis et drapeau de l’UE © Shutterstock.com

L’évolution du paysage de la coopération mondiale en matière de défense met la relation transatlantique au défi. Alors que les tensions géopolitiques augmentent et que l’environnement de menaces devient plus complexe, la capacité de l’Europe à assurer au mieux sa sécurité tout en maintenant sa relation avec les États-Unis est devenue primordiale. Ce Focus stratégique offre deux points de vue contrastés sur la dynamique des relations industrielles de défense entre les États-Unis et l’Europe, en soulignant les défis et les opportunités qui attendent les deux parties.

Le premier texte, rédigé par Jonathan Caverley et Ethan Kapstein, expose une analyse qui souligne les limites de l’autonomie stratégique européenne en matière de défense. Ils affirment qu’en dépit de l’augmentation des dépenses de défense et d’initiatives telles que le rapport Draghi, l’Europe reste fortement dépendante des États-Unis en matière de technologie militaire avancée et de capacités industrielles. Ils suggèrent que l’Europe devrait accepter un statut de partenaire junior au sein de l’Alliance transatlantique et tirer parti de la supériorité technologique des États-Unis pour renforcer ses propres capacités de défense. Selon eux, cette approche permettrait à l’Europe de bénéficier des systèmes de défense les plus avancés tout en reconnaissant les réalités économiques et industrielles qui limitent sa capacité à atteindre une autonomie totale.

Dans le second texte, Élie Tenenbaum et Léo Péria-Peigné remettent en question les études trop pessimistes sur l’industrie européenne de la défense. Ils soulignent les succès et les avancées technologiques des entreprises européennes de défense, affirmant que l’Europe a le potentiel pour devenir un acteur important sur le marché mondial de la défense. E. Tenenbaum et L. Péria-Peigné remettent en question la fiabilité des approvisionnements américains en matière de défense, évoquant les retards de production, les limitations opérationnelles et les contrôles stricts des exportations. Ils plaident pour un partenariat transatlantique plus équilibré, où l’Europe peut affirmer ses capacités industrielles et son autonomie stratégique tout en continuant à coopérer avec les États-Unis.

Au final, ces deux analyses, écrites par des chercheurs américains et européens, s’inscrivent dans le débat de plus en plus vif sur la coopération transatlantique en matière de défense. Ils explorent les tensions entre le besoin d’autonomie stratégique de l’Europe et les avantages de l’exploitation des forces technologiques et industrielles des États-Unis. Alors que l’Europe est confrontée au défi d’assurer sa sécurité dans un monde de plus en plus incertain, ces perspectives offrent un éclairage précieux sur l’avenir des relations industrielles de défense entre les États-Unis et l’Europe.


Cette étude est disponible :

en français : IFRI – Une base industrielle de défense transatlantique – Deux points de vue contrastés 2025

en anglais.