Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde

L’Inde serait prête à commander 40 Rafale de plus !
À New Delhi, les rumeurs enflaient depuis plusieurs semaines. Elles viennent d’être confirmées par plusieurs médias locaux : l’Inde serait en discussions avancées avec Paris pour commander 40 Rafale supplémentaires. Si cet accord se concrétise, il viendrait consolider le statut du Rafale comme l’un des chasseurs multirôles les plus recherchés au monde, et renforcerait encore l’alliance stratégique franco-indienne face aux bouleversements géopolitiques en Asie.
Le Rafale, un vieux compagnon de route pour l’Inde
L’attirance indienne pour les avions français ne date pas d’hier. Dès 1953, l’Ouragan de Dassault faisait déjà son entrée dans l’arsenal indien. Depuis, la relation n’a cessé de s’approfondir : Mystère IV A en 1957, Alizé pour la marine en 1961, Jaguar en 1979, Mirage 2000 en 1982, et bien sûr le Rafale depuis 2016.
À chaque génération, la France a répondu aux attentes indiennes avec des appareils fiables, modernes et adaptables. Ce partenariat historique s’est institutionnalisé en 1998 avec un accord bilatéral faisant de la France un partenaire clé dans la construction d’une industrie de défense autosuffisante pour l’Inde.
Entre 2020 et 2024, 28 % des exportations d’armement françaises sont parties en direction de l’Inde.
Une dynamique industrielle et stratégique irrésistible
Au-delà de l’acquisition d’appareils performants, ce nouveau contrat ouvrirait la voie à l’implantation d’une chaîne d’assemblage final du Rafale directement en Inde. Une perspective évoquée par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, qui souligne que toute commande significative passera désormais par une production locale, en écho à la politique indienne du Make in India.
Ce projet s’appuierait sur DRAL (Dassault Reliance Aerospace Limited), la co-entreprise créée en 2017 pour produire des pièces de Rafale et de Falcon 2000. Cette implantation industrielle renforcerait l’autonomie stratégique de l’Inde, tout en offrant à Dassault une position privilégiée pour accéder à d’autres marchés en Asie.
La cohérence d’une flotte et les économies à la clé
L’Inde possède actuellement 36 avions Rafale en service dans son armée de l’air, commandés en 2016 dans le cadre d’un accord intergouvernemental avec la France. En 2025, l’Inde a approuvé l’achat de 26 Rafale supplémentaires destinés à la marine indienne, dont 22 monoplaces et 4 biplaces, pour équiper son porte-avions INS Vikrant.
En préférant élargir sa flotte de Rafale plutôt que de la diversifier, l’Inde jouerait la carte de la rationalisation opérationnelle. Même cellule, même système d’armes, qu’il s’agisse des versions monoplaces, biplaces ou navalisées : moins de diversité signifie moins de coûts de maintenance, moins de pièces détachées différentes à stocker, et une meilleure disponibilité opérationnelle.
Cette cohérence technique permettrait aussi à l’armée de l’air et à la marine indienne de renforcer leur interopérabilité, un atout stratégique face aux tensions régionales croissantes, notamment avec la Chine et le Pakistan.
Une concurrence féroce en toile de fond
Cependant, tout n’est pas encore joué. En parallèle, l’Inde prépare un nouvel appel d’offres massif dans le cadre du programme MRFA (Multi-Role Fighter Aircraft), visant l’acquisition de 114 appareils.
Le Rafale devra alors affronter :
- Le Gripen suédois de Saab
- L’Eurofighter Typhoon européen
- Le F/A-18 Super Hornet et le F-15EX américains
- Le F-21 proposé par Lockheed Martin (version indienne du F-16)
- Les modèles russes MiG-35, Su-35 et Su-57
Cette compétition pourrait rebattre les cartes, notamment si des questions de prix ou de transfert de technologies plus généreux viennent jouer en défaveur du Rafale.
Le Rafale Marine en embuscade
En parallèle, un autre contrat semble déjà en bonne voie : 26 Rafale M pour équiper la marine indienne, destinés à opérer depuis les porte-avions INS Vikrant et INS Vikramaditya. Selon les informations locales, la signature officielle pourrait intervenir le 28 avril.
Ce contrat naval viendrait encore renforcer l’ancrage de Dassault en Inde, offrant au Rafale une double présence stratégique dans les forces armées indiennes : dans les airs et sur les mers.
L’Inde, laboratoire de l’avenir du Rafale ?
À travers ces commandes successives, l’Inde ne se contente pas d’acheter un avion. Elle participe directement à l’avenir industriel et stratégique du Rafale. Chaque contrat signé ouvre la voie à de nouveaux développements, de nouvelles coopérations technologiques, et consolide la réputation de l’appareil français comme un des rares véritables chasseurs omniroles en service dans le monde.
Dans un contexte où la domination aérienne devient de plus en plus déterminante, l’Inde semble avoir fait un choix clair : miser sur la constance, la fiabilité et l’excellence d’une coopération vieille de plus de 70 ans. Et pour Dassault Aviation, cet appétit indien tombe à point nommé pour maintenir le Rafale au sommet du ciel mondial.
Quels sont les avions de chasse les plus vendus en 2025 ?
Avion de chasse | Nombre vendu (2019-2024) | Prix unitaire approximatif (€) | Commentaires clés |
F-35 Lightning II (USA) | 1 071 | ~150 millions | Leader mondial des ventes, avion furtif de 5e génération, adopté par une quinzaine de pays, symbole d’alliance stratégique avec les USA |
Dassault Rafale (France) | 223 | ~80 millions | Succès commercial croissant, polyvalent, exporté en Inde, Égypte, Qatar, Grèce, Croatie, avec carnet de commandes en hausse |
FA-50 / KAI T-50 (Corée du Sud) | 142 | ~50 millions | Avion léger polyvalent, apprécié pour son coût et sa flexibilité, exporté en Malaisie, Pologne, et autres pays |
Chengdu JF-17 / J-10 (Chine) | 94 | ~30 millions | Forte présence en Asie, notamment au Pakistan, Myanmar, Nigeria, avec développement du J-31 de 5e génération en cours |
Sukhoi Su-30 / Su-35 (Russie) | 78 | 35-45 millions | Exportations limitées par sanctions, mais toujours présent dans plusieurs pays d’Afrique, Asie et Amérique du Sud |
Le marché des avions de chasse est dominé par les États-Unis avec le F-35, dont le prix élevé est compensé par des capacités technologiques avancées et un effet diplomatique fort. Le Rafale français confirme son essor avec une augmentation notable des commandes et des livraisons en 2024. La Corée du Sud et la Chine se positionnent comme acteurs majeurs dans le segment des chasseurs légers et moyens, tandis que la Russie, malgré des restrictions, maintient une présence significative sur certains marchés. La croissance globale du marché est portée par les tensions géopolitiques et la modernisation des forces aériennes dans le monde.
Image : Rafale Marine – © Marine nationale