Réserve opérationnelle de l’armée : de quoi parle-t-on ?
Amenée à doubler de volume, la réserve de l’armée de terre compte aujourd’hui 25 000 volontaires. Les réservistes servent en moyenne 37,5 jours par an.
Par Théo Sauvignet – Le Point – publié le
Dans un contexte géopolitique où la guerre de haute intensité est de nouveau envisagée, il est prévu que la réserve militaire double d’effectif d’ici 2030 pour atteindre 100 000 personnes. Les réservistes sont des civils qui signent un contrat dit « ESR », d’une durée d’un à cinq ans renouvelables. Ils s’engagent à servir l’armée jusqu’à 60 jours maximum par an, une durée qui peut être portée à 150, voire 210 jours, si besoin. La plupart du temps, les réservistes sont conviés à venir s’entraîner avec leur unité un week-end par mois, avec parfois des départs en camp pour une semaine ou deux, hors mission.
Les réservistes sont payés pendant leur service au même niveau que leur équivalent dans l’active. Pour y entrer, il faut être apte médicalement et avoir entre 17 et 50 ans (pour les militaires du rang) et entre 62 et 65 ans pour les officiers. Récemment, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé que cet âge serait reporté à 70 ans, voire 72 pour certains spécialistes. Une plateforme en ligne permet à chaque volontaire de s’inscrire pour obtenir un rendez-vous avec un recruteur.
Des missions de plus en plus au contact
En termes de missions, la réserve sert principalement pour garder les emprises militaires, mais elle peut aussi être déployée pour assurer des missions sentinelle. Les réservistes peuvent également être détachés dans différentes administrations de l’armée et servir à un poste en particulier. La réserve est prévue pour assurer 90 % des missions de l’armée d’active sur le territoire national en un mois de délai, s’il y avait besoin de mobiliser des effectifs dans un engagement majeur.
Toujours dans l’optique de « durcir l’armée de terre », selon les mots du chef d’état-major, le général Schill, la réserve devra aussi assurer des missions de plus en plus au contact. Selon l’objectif fixé pour 2025, la réserve devra être capable, entre autres, de « reconnaître, défendre, appuyer » ou « éclairer ». En 2030, le but est qu’elle soit capable de « s’emparer » de positions ennemies, de « contenir » une offensive ou de fixer les éléments hostiles, ce qui correspond peu ou prou à la mission des régiments d’infanterie d’active en cas d’engagement majeur.
En parallèle, il existe la réserve citoyenne qui ne vise pas à fournir des militaires, mais à créer des relais communicationnels dans la société civile.