Pas d’hélicoptères légers dans la prochaine LPM
Par Jean-Dominique Merchet, le 26 Décembre 2017
https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/pas-d-helicopteres-legers-dans-prochaine-lpm-140544
L’Hélicoptère léger interarmées (HIL) ne devrait pas figurer dans la prochaine loi de programmation militaire.
Alors que la question des hélicoptères est l’une des plus brûlantes dans les armées, selon nos informations, la prochaine loi de programmation militaire (LPM 2019-2025) ne devrait pas comprendre de commandes d’HIL, l’hélicoptère interarmées léger. En mars dernier, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian avait pourtant annoncé que le gouvernement allait commander « 160 à 190 » H160 à Airbus Helicopters (Photo ci-dessus). Le H160 est un engin civil qui doit être militarisé. Nouvelles équipes, nouveaux arbitrages et le HIL semble passer provisoirement à la trappe.
Il est vrai que les trois armées concernées peinent à se mettre d’accord sur les caractéristiques de cet appareil interarmées, tant leurs besoins (légitimes) ne convergent pas. Pour résumer, l’armée de terre veut un engin blindé (donc lourd), l’armée de l’air, un appareil doté d’une très grande autonomie et la marine un hélicoptère navalisé, résistant à la corrosion du sel et dont les pâles sont aisément repliables. Finalement, le choix d’un seul appareil sur la base du H160 d’Airbus n’est peut-être pas si judicieux. Le report de commandes pourrait donc laisser le temps d’une nouvelle réflexion et d’une approche plus pragmatique.
Chacune des armées est également confrontée à des calendriers spécifiques. Dans l’armée de l’air, les Fennec ont encore un bon potentiel et pourraient même être plus largement utilisés, comme ils l’ont été pour des missions tactiques en Centrafrique, mais les Puma sont à bout de souffle. Or, le HIL pourrait remplacer les deux, alors qu’il s’agit d’appareils assez différents.
Dans la Marine, les Alouette 3 relèvent du patrimoine aéronautique au Musée de l’air… L’amiral Prazuck, son chef d’état-major, répète à ses interlocuteurs que c’est à bord d’une Alouette 3 que Fantomas s’envole dans le film de Louis de Funès… en 1964. L’aéronavale a besoin de toute urgence d’un appareil pour les remplacer, qui pourrait être loué dans le civil. Les Lynx sont également à bout de souffle.