Initiateur du plan « Au Contact » qui a réorganisé l’armée de Terre dans un contexte marqué par une hausse significative de ses effectifs suite aux attentats de janvier 2015 et au lancement de l’opération Sentinelle, le général Bosser a fait ses adieux aux armes ce 11 juillet après 40 années passées au service de la France. Il rejoindra prochainement la Fondation Mérieux pour y exercer les fonctions de directeur général.

« Ses cinq années de commandement ont été marquées par la place centrale accordée à l’innovation et au renforcement de la présence des forces terrestres sur le territoire national. Inlassablement à la recherche des meilleures conditions d’exercice du métier des armes, il est un des moteurs du programme Scorpion, et un ambassadeur de ce qu’il a nommé l’’esprit guerrier’, socle de traditions et de valeurs essentielles de l’âme de l’armée de Terre », a ainsi rappelé le ministère des Armées.

Et d’ajouter : « Avec le souci constant de ses soldats, partageant avec la ministre la volonté d’une armée de Terre à ‘hauteur d’homme’, le général Bosser a eu, tout au long de son mandat, une attention toute particulière pour les militaires blessés ainsi que pour les familles de soldats morts en opération. »

Pour la ministre des Armées, Florence Parly, le général Bosser incarne « avec élégance et force, le style de commandement de l’officier français, fait d’esprit de discipline. Fait de détermination dans l’accomplissement de la mission, mais surtout d’attention à tous vos soldats. »

« Vous suscitez l’envie d’avancer, de se dépasser, et surtout l’envie de servir, car vous montrez tous les jours que servir, c’est donner sans se soucier de soi-même. Vous avez bravé le danger sur le terrain, vous avez affronté toutes les épreuves, même les plus personnelles, avec une indéfectible détermination, avec un courage qui force l’admiration », a encore affirmé Mme Parly, lors de la cérémonie d’adieux aux armes du général Bosser.

À cette occasion, Mme Parly a annonce le nom de celui qui aura « à faire fructifier l’héritage » du général Bosser à la tête de l’armée de Terre. Ainsi, a-t-elle annoncé, il reviendra au général Thierry Burkhard, actuel inspecteur de l’armée de Terre, de reprendre le flambeau.

Coïncidence, le général Burkhard prendra ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de Terre le jour de ses 55 ans.

Né le 30 juillet 1964 à Delle [Territoire de Belfort], il est admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1985 [promotion « Cadets de la France Libre »]. Après avoir terminé sa formation à l’École d’application de l’infanterie, il rejoint le 2e Régiment Étranger de Parachutiste [REP] à Calvi. Il y sert jusqu’en 1996 comme chef de section de combat, chef de la section de commandos parachutistes, commandant de compagnie et officier opération. Il participe à des missions en Guyane, en Irak, en Ex-Yougoslavie, au Tchad et au Gabon.

Par la suite, Thierry Burkhard quitte la Corse pour Paris, où il est affecté à l’état-major des armées comme officier de quart au Centre de planification et de conduite des opérations. Puis, en 2000, une fois breveté du Collège interarmées de défense [CID, actuelle École de Guerre, ndlr], il retrouve la Légion étrangère en tant que chef du bureau instruction emploi du 4e Régiment Étranger de Castelnaudary.

Deux ans plus tad, il est affecté à Cayenne, comme chef de la division opération de l’état-major interarmées des forces armées en Guyane. En 2004, il retourne à l’État-major des armées pour y servir en tant que rédacteur puis adjoint à la cellule J3 EUROPE/CPCO. Puis il devient l’assisant militaire du général commandant la force Licorne, en Côte d’Ivoire.

Alors adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées [ce qui lui vaudra deux séjours en Afganistan], Thierry Burkhard est nommé chef de corps de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère en 2008.

De retour de Djibouti, il assure ensuite la fonction de porte-parole de l’État-major des Armées entre 2010 et 2013, année où il deviendra conseiller du Coordonnateur national du renseignement à l’Élysée.

En août 2015, le général Burkhard retrouve à nouveau l’État-major des armées en tant que chef conduite du centre de planification et de conduite des opérations. Il en prendra le commandement en 2017, avant d’être nommé général inspecteur de l’Armée de Terre un an plus tard.

Le général Burkhard est officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite et titulaire de la croix de guerre et de la croix de la valeur militaire.