L’armée malienne et Barkhane infligent de lourdes pertes aux jihadistes lors d’attaques à Boulikessi et Mondoro
Depuis plusieurs semaines, la force française Barkhane concentre ses actions dans la région de Boulikessi, localité malienne située non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Dernièrement, son groupement commando y a mené des patrouilles, au cours desquelles « plusieurs dizaines » de jihadistes ont été « neutralisés ».
Ce secteur, qui s’étend de Boulikessi à Ouanzerbé [ouest du Niger] et à Gorom Gorom [nord du Burkina Faso], est disputée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda] et l’État islamique au grande Sahara [EIGS]. Et c’est également une « zone de prédation » pour ces deux organisations, comme l’a souligné le porte-parole de l’État-major des armées [EMA], le colonel Frédéric Barbry, lors de l’un de ses derniers points presse.
D’où les attaques régulièrement tentées par les jihadistes contre les forces armées maliennes [FAMa]. En novembre, la bonne réaction de ces dernières et l’intervention des commandos français avaient permis de déjouer une embuscade, à l’issue de « combats intenses ». Mais malgré les pertes qui leur ont été infligées, il en visiblement plus pour dissuader les groupes armés terroristes [GAT].
Ainsi, dans la nuit du 23 au 24 janvier, les FAMa ont été la cible de deux attaques « complexes et simultanées » à Boulikessi et à Mondoro. Ce qui a obligé Barkhane à intervenir avec des hélicoptères d’attaque et de reconnaissance Tigre et une patrouille de Mirage 2000.
« Face à un ennemi décidé à entrer dans les deux emprises, les FAMa ont tout de suite pris l’ascendant sur leur adversaire et ont tenu leur position appuyés notamment par leur [avion d’attaque léger] Tucano », relate l’EMA, dans un communiqué.
Sollicitée par les FAMa, Barkhane a donc envoyé une patrouille de Tigre, laquelle a visé une colonne jihadiste à Boulikessi, mettant ainsi hors de cimbat une dizaine de terroristes à motos. Quant aux Mirage 2000, ils ont survolé les deux emprises attaquées, leur mission ayant été d’effectuer une « démonstration de force », qui consiste à évoluer à très basse altitude pour adresse à un ennemi un ultime avertissement avant l’ouverture du feu.
Cela étant, l’armée malienne a subi plusieurs pertes dans ses rangs. L’état-major des FAMa a ainsi fait état de 4 soldats tués et de 12 blessés à Boulikessi et de deux 2 tués et de 6 blessés à Mondoro.
« Grâce à la promptitude des réactions et à une coordination efficace entre les FAMa et les forces françaises Barkhane, les assaillants ont été mis en déroute », s’est félicité l’état-major malien, selon qui la riposte a fait une trentaine de tués dans les rangs jihadistes. En outre, une « quarantaine de motos et un lot important de matériels militaires (ont été) saisis », a-t-il également précisé.
Ce n’est donc la première fois que la garnison de Boulikessi, qui abrite une unité malienne mise à la disposition de la Force conjointe du G5 Sahel, ainsi que celle de Mondoro sont attaquées de la sorte. Cela avait été le cas le 30 septembre 2019… avec un lourd bilan pour les FAMa car il fut question d’une quarantaine de tués dans leurs rangs.
Par ailleurs, ces deux attaques jihadites du 23 janvier, qui ont donc échoué, sont les premières du genre depuis celles conduites il y a un peu plus d’un an par l’EIGS.