Les biographies des deux spahis tombés au Mali

Les biographies des deux spahis tombés au Mali

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – 22/02/2018

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Le 21 février au matin, un véhicule blindé léger du groupement tactique désert blindé engagé dans l’opération Barkhane a été frappé par un engin explosif improvisé dans la région de Ménaka au Mali. L’explosion a provoqué la mort de deux soldats du 1er régiment de Spahis.

Maréchal des logis-chef Emilien Mougin :

Né le 8 avril 1986 à Gap, le sergent-chef Emilien Mougin a servi la France durant plus de 13 ans.
Il s’engage comme soldat le 1er décembre 2004 au 1er régiment d’infanterie de marine. Il y fait preuve de remarquables qualités militaires dès le début de sa formation. Endurant et dynamique, il se positionne immédiatement parmi les meilleurs et obtient la distinction de 1re classe en décembre 2005. Il effectue alors sa 1re opération extérieure en République de Côte d’Ivoire et se distingue par son professionnalisme. Promu caporal le 1er juin 2007, il poursuit sa formation militaire et obtient ses qualifications de pilote d’engin blindé en janvier 2008. Il est alors projeté au Sénégal où il démontre à nouveau au quotidien sa grande motivation. Ses qualités humaines et sa volonté d’être toujours au meilleur niveau font de lui un élément moteur. Soldat de grande valeur, il obtient brillamment, en 2009, ses qualifications de chef de patrouille. Remarqué pour ses excellentes qualités physiques et son goût du sport, il s’oriente ensuite vers la filière entrainement physique militaire et sportif (EPMS). Le 1er janvier 2011, il est muté au centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de la 3e brigade mécanisée (3e BM) à Angoulême, où il exerce en tant qu’aide-moniteur EPMS. Il est promu caporal-chef au mois de juillet de la même année. Manifestant un fort potentiel et de réelles aptitudes au commandement depuis le début de sa carrière, il rejoint alors le corps des sous-officiers et est promu sergent le 1er février 2012. Il assume alors les fonctions de moniteur EPMS. Cherchant toujours à se perfectionner, il obtient en 2013 une qualification de moniteur de techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR), puis une qualification en escalade. Après un peu plus de deux ans à servir au CFIM de la 3e BM, le sergent-chef Mougin est muté le 1er août 2013 au 1er régiment de Spahis à Valence. En 2014, il obtient son brevet de moniteur commando. Il est ensuite projeté pour une nouvelle mission, en 2015, en République de Côte d’Ivoire. Il prend part, dès l’année suivante, à la mission SANGARIS en République centrafricaine. Au cours de cette mission, il assure la protection rapprochée du général commandant la force. Pour cette mission, il reçoit un témoignage de satisfaction du niveau de la brigade. Début 2018, le sergent-chef Mougin est projeté dans le groupement tactique désert blindé, dans le cadre de l’opération BARKHANE. Le 21 février matin, alors que le groupement est engagé dans des opérations de contrôle de zone, le véhicule blindé léger dont il est le chef de bord est frappé par un engin explosif improvisé dans la région de Ménaka au Mali. Le sergent-chef Mougin meurt au combat, des suites de cette explosion. Titulaire de deux lettres de félicitations, décoré de la médaille outre-mer avec l’agrafe « République de Côte d’Ivoire », de la médaille de la défense nationale échelon or avec les agrafes « Troupes de marine » et « Missions d’opérations extérieures », il reçoit le titre de reconnaissance de la Nation et la croix du combattant le 25 février 2015.
Agé de 31 ans, pacsé et père de deux enfants, le sergent-chef Emilien Mougin est mort dans l’accomplissement de sa mission, au service de la France.

Brigadier-chef de 1re classe Timothée Dernoncourt :

Né le 1er septembre 1985 en Colombie, le brigadier-chef de 1re classe Timothé Dernoncourt a accompli la totalité de sa carrière au 1er régiment de Spahis à Valence. Il a servi la France durant plus de 14 ans.
Le 4 novembre 2003, il souscrit un contrat de volontaire de l’armée de Terre au 1er régiment de Spahis à Valence. Dès sa formation initiale, il fait partie des meilleurs et se fait remarquer pour sa disponibilité et son esprit volontaire. Il souscrit ensuite un premier contrat d’engagé volontaire de l’armée de Terre de quatre ans au sein de l’escadron de commandement et de logistique (ECL). Il est élevé à la distinction de 1re classe le 1er août 2005 puis occupe la fonction de pilote d’engin blindé. Il est alors projeté au Sénégal pour une première mission de courte durée en 2006 durant 3 mois. Soldat de grande valeur, il est promu brigadier le 1er décembre 2006. En 2008, il rejoint le peloton ravitaillement du régiment où il occupera jusqu’en 2013 les fonctions de citernier. Au cours de cette période, il est projeté deux fois à Djibouti, en 2008 puis 2009, pour des missions de courte durée. Son sang-froid et sa maîtrise technique font de lui un soldat digne de la plus grande confiance. Nommé brigadier-chef le 1er juin 2010, il est projeté au Liban l’année suivante en tant que conducteur. A partir de 2013, il occupe le poste de chef de patrouille d’éclairage et d’investigation. Il est nommé brigadier- chef de 1re classe le 1er décembre 2014. Entre 2015 et 2016, il effectue deux missions de 4 mois en République centrafricaine dans le cadre de l’opération SANGARIS. Il y occupe les fonctions de conducteur et de protection d’autorité. Sa rusticité, son endurance et sa disponibilité, mais également ses qualités humaines, sa loyauté et son professionnalisme durant ces opérations forcent l’admiration de ses chefs. Début 2018, le brigadier-chef de 1re classe Dernoncourt est projeté dans le groupement tactique désert blindé, dans le cadre de l’opération BARKHANE. Le 21 février matin, alors que le groupement est engagé dans des opérations de contrôle de zone, le véhicule blindé léger qu’il pilote est frappé par un engin explosif improvisé dans la région de Ménaka au Mali. Le brigadier-chef de 1re classe Dernoncourt meurt au combat, des suites de cette explosion. Titulaire de quatre lettres de félicitations et de deux témoignages de satisfaction, il est également décoré de la croix du combattant, de la médaille d’outre-mer avec les agrafes « République de Côte d’Ivoire », « Liban » et « Centrafrique » et de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafe « Arme blindée cavalerie » et « Missions d’opérations extérieures », du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française, ainsi que de la médaille de la protection militaire du territoire.
Agé de 32 ans, le brigadier-chef de 1re classe Timothé Dernoncourt était célibataire. Il est mort dans l’accomplissement de sa mission, au service de la France.