Burkina Faso: le convoi français bloqué sur un axe stratégique pour Barkhane
par Philippe Chapleau – ligne de défense – publié le 22/11/2021
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/
Au moins 60 véhicules militaires français ont été bloqués par des manifestants sur le territoire burkinabé alors qu’ils se dirigeaient vers le Niger puis le Mali, en provenance d’Abidjan. Voir mon post.
Le convoi logistique a été ralenti à plusieurs reprises avant d’être stoppé à Kaya. Les véhicules ont pu gagner une « emprise grillagée » selon l’Etat-major français, emprise protégée par des gendarmes locaux et les militaires français de l’escorte.
Samedi, des tirs de semonce ont été effectués alors que des manifestants tentaient d’investir le site. Un peu plus tard, le convoi logistique bloqué par les manifestants s’est déplacé à quelques dizaines de kilomètres au sud de Kaya pour éviter de nouvelles tensions. Les médiations continuent, selon l’EMA qui précise que « des options sont à l’étude » pour permettre au convoi de gagner sa destination.
On notera que ce convoi achemine des Griffon (comme en témoignent des vidéos) qui viennent s’ajouter au 32 déjà sur le théâtre . Il pourrait s’agit des véhicules de commandement attendu par le GTD Korrigan.
Axe de désengagement.
Ces incidents ont eu lieu sur un axe routier que les forces françaises utilisent depuis des années et qui a été baptisé « voie sacrée » tant son importance rappelle celle de la fameuse route stratégique reliant Bar-le-Duc à Verdun pour alimenter l’armée française pendant la Grande Guerre.
Par ailleurs, ce coup de colère populaire intervient alors que la France est en pleine « transformation » de son déploiement en BSS.
Au Mali, les sites français de Tessalit et Kidal ont été vidés et rétrocédés. Tombouctou doit l’être d’ici à la mi-décembre. Tout l’équipement exfiltré de ces trois bases transite par le hub logistique de Gao où il est trié et reconditionné. S’il n’est pas redistribué à la force Barkhane ou cédé à l’armée malienne, il prendra la route de la métropole via le port d’Abidjan. Des convois routiers se lanceront alors sur la Voie sacrée. 2 000km éprouvant et risqués via Niamey (Niger), Kaya et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) et Ferkéssédougou, Bouaké et Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), qui pourraient de nouveau être entravés par des barrages.