Deux anciens de la DGSE mis en examen pour trahison au profit d’une puissance étrangère
Le ministère des Armées a partiellement confirmé une information donnée par l’émission « Quotidien » [TMC] et le journal Le Monde, selon laquelle des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] ont été arrêtés et mis en examen pour intelligence avec une puissance étrangère.
Ainsi, via un communiqué publié le 24 mai au soir, le ministère des Armées précise que deux de ses « anciens personnels et la conjointe de l’un d’entre eux ont été déférés devant le juge d’instruction, pour des faits susceptibles de constituer les crimes et délits de trahison par livraison d’informations à une puissance étrangère, provocation au crime de trahison et atteinte au secret de la défense nationale. »
Toujours d’après la même source, les deux individus concernés, qui ont « appartenu à la DGSE par le passé », n’étaient plus en activité au moment de leur arrestation.
Contrairement à ce qu’ont affirmé Quotidien et Le Monde, les agissements de ces deux personnes n’ont pas été détectés par la Direction générale de la sécurité intérerieure [DGSI] mais par la DGSE elle-même. « Ces agissements d’une extrême gravité ont été détectés par ce service qui a porté à sa propre initiative ces faits à la connaissance du procureur de Paris, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale », précise en effet le ministère des Armées.
D’après une source judiciaire sollicitée par l’AFP, l’une des personnes impliquées a été mise en examen du « chef de provocation directe au crime de trahison ».
« Ce sont des faits graves. Les informations qui auraient été transmises sont susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État », a indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, ce 25 mai, à CNEWS.
Le ministère des Armées et cette source judiciaire n’ont pas précisé la « puissance étrangère » pour laquelle ces deux anciens de la DGSE ont travaillé. D’après les deux médias qui ont révélé cette affaire, il s’agirait de la Chine.
Si tel est le cas, ce ne serait pas inédit. À la fin des années 1990, un officier de la DGSE en poste à Pékin, chargé d’assurer la liaison TOTEM, qui consiste à entretenir des relations avec les services chinois, avait été « retourné » par son interprète féminin. Cette information avait été révélée par Franck Renaud, dans son livre « Les diplomates : Derrière la façade des ambassades de France« .