Et maintenant, la LPM
par le journaliste Jean-Marc Tanguy – 02/01/2018 – Le mamouth
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Pas de trêve des confiseurs chez Florence Parly. Après son séminaire gouvernemental, la mindef va entrer dans un long tunnel de quinze jours ininterrompus consacrés à la prochaine loi de programmation, et notamment, les arbitrages.
Le renseignement devrait être un des bons bénéficiaires, avec le charge ROEM du Reaper (écartée cet été dans le cadre des 850 MEUR, mais aussi faute d’interlocuteurs outre-Atlantique), et, c’est connu depuis septembre, son armement.
L’armée de l’air planche aussi sur de nouvelles capacités ISR venant compléter les moyens déjà financés par les gros programmes.
Quelques fuites ont bien montré, d’ores et déjà, que des décisions annoncées ou supposées ne ravissent pas tout le monde, dans l’industrie, et/ou à l’EMA. Il est vrai, par exemple, que les relations sont souvent complexes entre la Défense et Airbus, dans le domaine du MCO des hélicoptères, de la capacité de l’Atlas à fonctionner (encore un appareil en BSS a connu un sérieux problème) pour ne citer que les dossiers du haut de la pile.
Les attentes sur le MRTT sont aussi manifestement très fortes, comme tanker, mais également comme appareil de gestion des crises. Là où les ouvriers de Lockheed Martin ont mis le paquet pour livrer à l’heure un premier C-130J dans des temps-record. Certes les conditions et l’âge de l’avion ne sont pas les mêmes, mais les armées ne peuvent plus consacrer des ressources à des matériels concernés par autant de vices. Que le fournisseur dit depuis des années pris à bras-le-corps. Un état de fait pas forcément propice alors que la cible finale de l’avion (50 appareils à l’origine) n’est toujours pas encrée, tout comme les dédommagements que l’industriel peut être amené à payer.
Le P146 est aussi prêt à injecter des ressources importantes sur Scorpion, mais en contrepartie de se défaire aussi vite de ses vieux véhicules, c’est la base de l’équation budgétaire. Or, pour des tas de raisons, l’armée de terre est réputée vouloir accueillir ses nouveaux engins et conserver un bon volant de l’ancien régime. Si elle joue le jeu, l’armée de terre pourrait donc voir son parc renouvelé plus rapidement que prévu
Par-delà les choix qu’on connaîtra bientôt, c’est aussi un exercice de relations de pouvoir, le premier vrai, entre le nouveau CEMA et le nouveau DGA, qui sont chacun, théoriquement, co-gestionnaires du budget d’équipement.
Par-delà les programmes, la LPM contient aussi traditionnellement des textes permettant de simplifier la vie du ministère. On peut penser que cela pourrait être, par exemple, le bon moment pour une bonne fois pour toutes, faire passer un mode d’achat dérogatoire pour les forces spéciales, paralysées depuis des mois sur des sujets essentiels.
Projet de loi de finances Budget Défense 2018-2025